Mgr Silvano M. Tomasi : « il n’existe pas de droit d’offenser » | Riposte-catholique

Mgr Silvano M. Tomasi : « il n'existe pas de droit d'offenser » | Riposte-catholique
Mgr Silvano M. Tomasi : « il n'existe pas de droit d'offenser »

Mgr Silvano M. Tomasi, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, s'est exprimé sur la question de la liberté d'expression.  Il parlait dans le cadre de la 28ème session du Conseil des droits de l'homme, sur la liberté de religion et de croyance, le 10 mars 2015. On notera que si la liberté d'expression est défendue – elle constitue un « droit humain fondamental qu'il faut toujours soutenir et protéger » -, son contenu (catholique) est tout de même défini a minima : c'est « l'obligation de dire de manière responsable ce que l'on pense en vue du bien commun ». On est loin d'une liberté de dire tout et son contraire, d'une liberté de dire (ou d'écrire) n'importe quoi…

On notera également que ce passage intéressant:

Mais qu'est-ce qui peut justifier des insultes gratuites et une dérision méchante des sentiments et convictions religieux des autres qui sont, après tout, égaux en dignité ? Peut-on se moquer de l'identité culturelle d'une personne, de la couleur de sa peau, de la croyance de son cœur ? Il n'existe pas de « droit d'offenser ».

Il n'est pas permis de dire n'importe quoi: l'enseignement catholique semble rester constant sur ce point. En ces temps de « Je suis Charlie », il est de bon ton de rappeller qu'il n'existe en aucun cas un droit de diffamer et de blasphémer ou d'attaquer la religion. Un droit ? Pardon, pour certains, c'est déjà un devoir…



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Pour le Saint-Siège, la liberté d’expression ne doit pas s’accompagner d’un « droit d’offenser » | La-Croix.com - Rome

Pour le Saint-Siège, la liberté d'expression ne doit pas s'accompagner d'un « droit d'offenser » | La-Croix.com - Rome
Pour le Saint-Siège, la liberté d'expression ne doit pas s'accompagner d'un « droit d'offenser »
Mgr Silvano M. Tomasi, au centre, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprè...

Salvatore Di Nolfi/AP

Mgr Silvano M. Tomasi, au centre, nonce apostolique et observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève ; le patriarche Louis Sako des Chaldéens, à droite, le patriarche de l'Eglise syrienne catholique Ignace III, à gauche, lors d'une conférence sur la situation des chrétiens en Irak et en Syrie au bureau des Nations unies, Genève, Suisse, le 16 septembre 2014.

L'encadrement de la liberté d'expression au regard de la liberté de religion est au cœur d'une déclaration de l'Observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, Mgr Silvano Tomasi, qui affirme qu'« un "droit d'offenser" n'existe pas ».

Après avoir rappelé l'importance de la liberté d'expression pour le bien commun, comme le pape François l'avait fait en janvier à la suite de l'attentat contre Charlie Hebdo, l'archevêque italien rappelle que cette liberté « ne justifie pas toutefois de reléguer la religion à une sous-culture d'un poids insignifiant ou à une cible aisément acceptable de ridicule et de discrimination ».

 > Lire : Jusqu'où les catholiques peuvent-ils soutenir la liberté d'expression  ? 

Couleur de peau et croyance du cœur

Le représentant de la diplomatie vaticane accepte les « arguments antireligieux même sous forme d'ironie » : « La critique de la pensée religieuse peut même aider à défaire divers extrémismes », reconnaît-il.

 « Mais qu'est-ce qui peut justifier les insultes gratuites et la dérision malveillante des sentiments religieux et convictions des autres qui sont, après toute, égaux en dignité ? », interroge Mgr Tomasi, poursuivant : « Peut-on se moquer de l'identité culturelle d'une personne, de la couleur de sa peau ou de la croyance de son cœur ? » 

 « Le risque d'une protection des droits de l'Homme à deux niveaux n'est jamais trop loin », s'inquiète le diplomate ecclésiastique, qui observe, sans donner d'exemples : « Des limites à la liberté d'expression sont imposées par la loi de manière sélective et acceptées tandis que sont acceptées des attaques verbales violentes systématiques et provocatrices contre la religion. » 

Rendue publique jeudi 26 mars, la déclaration du Saint-Siège a été donnée le 10 mars dernier à Genève au cours d'une session du Conseil des droits de l'Homme traitant un rapport sur la liberté de religion et de croyance.



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La «grande école du numérique» lancée à la rentrée prochaine - Le Figaro Étudiant

La «grande école du numérique» lancée à la rentrée prochaine - Le Figaro Étudiant

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La «grande école du numérique» lancée à la rentrée prochaine

Très vague lors de son annonce par François Hollande, le 5 février dernier, le projet de la «grande école du numérique» s'affine progressivement. Le Premier ministre, Manuel Valls, vient de mandater trois experts pour en dessiner les contours, avant son lancement le 1er octobre 2015.

«Une grande école du numérique sera créée». Le 5 février dernier, l'annonce de François Hollande prend tout le monde de court, ministère de l'Education compris. Le Président parle-t-il d'un établissement, d'une formation ou est-ce simplement une autre manière d'évoquer le «plan numérique à l'école»? Les services de communication se renvoient la balle. Cinquante jours plus tard, les violons se sont accordés, et on connait désormais les bases d'un projet dont le lancement a été fixé, par Manuel Valls, à la rentrée prochaine.

Ses bases, le Premier ministre les détaille dans une lettre envoyée, le 24 mars, à trois experts - Stéphane Distinguin, président de Cap Digital, Gilles Roussel, président de l'université Paris-Est Marne-la-vallée (UPEM) et François-Xavier Marquis, consultant -, à qui il demande de donner forme au projet. «Vous proposerez des préconisations et recommandations sous la forme d'un rapport [...] d'ici au 15 mai 2015 afin de permettre, au 1er octobre 2015, la création de la structure de pilotage, la création du service de formation en ligne et une première vague de labellisations des structures de formation», indique, dans la lettre, le chef du gouvernement.

Pas d'établissement mais un réseau de structures labellisées

Alors la «grande école du numérique», qu'est-ce que c'est? Une structure nationale de coordination, au-dessus ; un réseau de formations, au-dessous. Les formations voulues courtes - entre trois et vingt-quatre mois - ne réclameront pas de prérequis académiques, et pourront être portées par des établissements publics ou privés. Qu'elles concernent le «design» de sites web, la communication sur les réseaux sociaux ou l'aspect purement «développement», annoncés commes les trois voies principales, elles devront surtout permettre «une insertion professionnelle immédiate», et pour ce faire être reconnues, c'est-à-dire inscrites au Répertoire national de certifications professionnelles (RNCP). Ce qui, pour celles existantes aujourd'hui, n'est pas vraiment le cas.

C'est là que la structure de coordination intervient. Capable de délivrer un agrément, pour une durée d'un an renouvelable, elle assurera l'agilité et la réputation nécessaire à ces formations, pré-existantes ou futures. La structure pourra également, indique le Premier ministre, les «intégrer au système européen de transfert de crédit». Son financement devrait être assuré, à la manière d'une fondation, par des acteurs privés et publics.

Une priorité aux jeunes des quartiers populaires

Les formations devront «s'inscrire dans une volonté de création de nouveaux parcours de réussite pour des jeunes en situation de décrochage social et/ou scolaire, sans distinction économique et sociale, prenant en compte la géographie prioritaire de la Politique de la ville». Les «ni en emploi, ni en formation» (NEET) seront donc visés en priorité. Quant à l'implantation des structures de formation labellisées, le gouvernement invite les trois experts à «mener une réflexion spécifique sur la cartographie».

«Grande école du numérique», un nom temporaire

En complément du dispositif, des modules de formation seront également mis en ligne sur une plateforme numérique, «afin d'élarger le périmètre des apprenants [...] et de fournir une ressource documentaire et pédagogique librement accessible». Le nom enfin, «grande école du numérique», ne devrait être que temporaire, le chef du gouvernement appelant les trois experts à proposer une nouvelle dénomination qui «reflète les objectifs et les valeurs de l'initiative».

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Comment Internet affecte notre psychisme | Actualité | LeFigaro.fr - Santé

Comment Internet affecte notre psychisme | Actualité | LeFigaro.fr - Santé
20/3/2015-Comment Internet affecte notre psychisme

De plus en plus de personnes sont rivées à l'écran de leur smartphone ou occupées à photographier tout ce qu'elles croisent… Face à cet usage déferlant de nouveaux outils technologiques, de nombreux chercheurs s'attachent déjà à étudier les modifications éventuellement cérébrales et cognitives susceptibles d'émerger, spécialement chez les plus jeunes. Mieux, ils nous alertent sur ces phénomènes.

C'est le cas notamment, en France, du Pr Olivier Houdé, directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant du CNRS-La Sorbonne, et auteur du livre Apprendre à résister(Éd. Le Pommier). S'intéressant à la génération qui a grandi avec les jeux vidéo et les téléphones portables, il affirme que, si ces enfants ont gagné des aptitudes cérébrales en termes de vitesse et d'automatismes, c'est au détriment parfois du raisonnement et de la maîtrise de soi.

Apprendre à résister

«Le cerveau reste le même, déclarait-il récemment, mais ce sont les circuits utilisés qui changent. Face aux écrans, et du coup dans la vie, les natifs du numérique ont une sorte de TGV cérébral, qui va de l'œil jusqu'au pouce sur l'écran. Ils utilisent surtout une zone du cerveau, le cortex préfrontal, pour améliorer cette rapidité de décision, en lien avec les émotions. Mais cela se fait au détriment d'une autre fonction de cette zone, plus lente, de prise de recul, de synthèse personnelle et de résistance cognitive.» Aussi le chercheur en appelle-t-il à une éducation qui apprendrait à nos enfants à résister: «Éduquer le cerveau, c'est lui apprendre à résister à sa propre déraison, affirme-t-il. Un vrai défi pour les sciences cognitives et pour la société d'aujourd'hui.»

Le virtuel est donc clairement suspecté de nous atteindre dans le fonctionnement le plus intime de notre être. Il suffit d'ailleurs d'observer autour de soi les modifications comportementales qu'il entraîne: incapacité de maintenir une conversation ou de rester concentré sur un document ; facilité «brutale» à se déconnecter d'un échange relationnel comme on se débranche d'une machine, etc.

Un nouvel «opium du peuple»

Le philosophe et artiste Hervé Fischer, qui signe l'un des essais les plus intéressants du moment sur La Pensée magique du Net (Éd. François Bourin), considère lui aussi que si les jeunes sont «les plus vulnérables» à l'aliénation rendue possible par le Net, car ils mesurent leur existence à leur occurrence sur les réseaux sociaux, cela concerne aussi les adultes: «On peut avoir le sentiment qu'on a une vie sociale parce qu'on a des centaines d'amis sur le Net, ou qu'on est très actif et entreprenant parce qu'on échange sans cesse des commentaires et des informations numériques, explique-t-il. Le retour au réel est alors encore plus difficile. On vit une pseudo-réalisation de soi, virtuelle elle aussi, et la "descente" de ce nouvel "opium du peuple" peut faire très mal à ceux qui ont une existence déjà frustrante sur bien des points.»

Cette existence qui se mesure et s'expérimente désormais à travers un profil numérique alerte aussi, en Grande-Bretagne, la grande spécialiste de la maladie d'Alzheimer, le Pr Susan Greenfield, qui parle de «changement cérébral» comme on parle de «changement climatique». Elle s'inquiète des modifications identitaires provoquées par un usage intensif d'Internet: «c'est presque comme si un événement n'existe pas tant qu'il n'a pas été posté sur Facebook, Bebo ou YouTube», écrivait-elle récemment dans le Daily Mail. «Ajoutez à cela l'énorme quantité d'informations personnelles désormais consignées sur Internet - dates de naissances, de mariages, numéros de téléphone, de comptes bancaires, photos de vacances - et il devient difficile de repérer avec précision les limites de notre individualité. Une seule chose est certaine: ces limites sont en train de s'affaiblir.»

Être là

Mais on peut aussi se demander: pourquoi un tel impact? Pour Hervé Fischer, si Internet est aussi «addictif», c'est parce que la société «écranique» réveille nos plus grandes mythologies, dont le rêve de retourner en un seul clic à la matrice collective, et de se perdre alors dans le sentiment océanique d'appartenir à la communauté humaine. «Ce qui compte, c'est d'être là, explique le philosophe. On poste un tweet et ça y est, on se sent exister.»

Versants positifs de cette «nouvelle religion»? «24 heures sur 24, les individus de plus en plus solitaires peuvent quand ils le veulent se relier aux autres», observe Hervé Fischer. Et, tout aussi réjouissant, chacun peut gagner en «conscience augmentée», notamment en se promenant de liens en liens pour approfondir ses connaissances. Désormais, c'est certain, grâce à la Toile, on ne pourra plus dire «qu'on ne savait pas».

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Êtes-vous plutôt livres imprimés ou numériques ?

Êtes-vous plutôt livres imprimés ou numériques ?
Les dictionnaires et encyclopédies ont particulièrement pâti du développement du numérique (Crédit: DR)

INFOGRAPHIE - Les ventes d'e-book ont grimpé de 60% entre 2013 et 2014. Mais elles ne parviennent pas à compenser le recul des ventes de livres physiques, en berne depuis quatre ans.

Livres imprimés ou livres numériques? Alors que le Salon du Livre s'ouvre ce vendredi à Paris, la question fera une fois encore débat. D'autant que le marché ne semble pas vouloir désigner de vainqueur. Selon une étude de l'institut Gfk, les Français ont réduit leurs achats de livres l'année dernière (-1,4% par rapport à 2013, à 351 millions d'exemplaires écoulés) et fait légèrement baisser le chiffre d'affaires des éditeurs (-1,3%, à 3,9 milliards d'euros). Cette tendance à la baisse dure depuis quatre ans, signe que le marché du livre marque nettement le pas.

Les ventes de livres numériques, elles, continuent de progresser: +60% entre 2013 et 2014, pour un total de 8 millions de téléchargements. Le chiffre d'affaires généré par l'activité a logiquement suivi cette tendance, avec une hausse de 45%, à 64 millions d'euros. Mais le poids relativement faible du numérique dans le marché total ne compense que partiellement le recul du marché physique, précise Gfk. En effet, seuls 1% des lecteurs ne lisent que des livres numériques. L'e-book ne crée donc pas de nouvelle demande mais segmente un peu plus le marché déjà existant. Et les ventes de livres numériques pourraient à leur tour ralentir, sous l'effet de la hausse de TVA imposée par Bruxelles.

Le téléchargement illégal menace le développement du livre numérique

Certaines catégories d'ouvrages sont plus fortement touchées par la numérisation de la lecture. Les dictionnaires et encyclopédies, les méthodes d'apprentissage de langues étrangères ou les cartes et atlas pâtissent particulièrement de la concurrence des nouvelles technologies (dictionnaires en ligne, applications pour apprendre une langue ou GPS), avec une baisse de 19% sur les ventes physiques de livres de savoir entre 2005 et 2014. Les livres de fiction sont eux moins menacés (-4%), tout comme les livres «pratiques» qui parviennent presque à se maintenir (-3%).

Tout n'est pas tout rose non plus du côté du numérique. Bien que les e-books se vendent de mieux en mieux, les usages illicites menacent le développement de ce nouveau segment. Selon une étude du Syndicat national de l'édition, 13% des lecteurs de livres numériques ont déjà eu recours à une offre illégale. La première raison invoquée reste la faiblesse de l'offre légale. De quoi rassurer un peu les éditeurs qui souhaitent élargir leur catalogue numérique.



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اتحاد الصحافيين العرب ندد بخطف الصحافيين وقتلهم وسجنهم وطالب بحمايتهم وبخطة لانقاذ الصحف المأزومة | الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان

اتحاد الصحافيين العرب ندد بخطف الصحافيين وقتلهم وسجنهم وطالب بحمايتهم وبخطة لانقاذ الصحف المأزومة | الاتحاد الكاثوليكي العالمي للصحافة- لبنان
اتحاد الصحافيين العرب ندد بخطف الصحافيين وقتلهم وسجنهم وطالب بحمايتهم وبخطة لانقاذ الصحف المأزومة
اتحاد الصحافيين العرب ندد بخطف الصحافيين وقتلهم وسجنهم وطالب بحمايتهم وبخطة لانقاذ الصحف المأزومة

عقدت الامانة العامة للاتحاد العام للصحافيين العرب اجتماعا فى مقر الاتحاد فى القاهرة يومي 14 آذار الحالي و15 منه برئاسة رئيس الاتحاد أحمد يوسف بهبهاني، في حضور نواب الرئيس: مؤيد اللامي، عبد الله البقالي، طارق المومني، محمد يوسف وعبدالله الجحلان، الامين العام حاتم زكريا، والامناء المساعدين: الدكتور عبد الناصر النجار، أم كلثوم محمد مصطفي والامين المساعد للشؤون المالية كارم محمود، الياس عون، سلمي الجلاصي، سالم الجهوري، رئيس لجنة الحريات عبد الوهاب الزغيلات، مستشار الاتحاد الهاشمي نويره، ورئيس لجنة تنمية الموارد عدنان الراشد.
واعتذر عن عدم الحضور ياسين المسعودي ومحيي الدين تيتاوى.

وعقدت اللجنة التنفيذية المنبثقة من الامانة العامة اجتماعها على هامش اجتماع الامانة العامة برئاسة نائب الرئيس محمد يوسف وحضور نواب الرئيس: مؤيد اللامي، عبدالله البقالي، طارق المومني، عبدالله الجحلان، الامين العام حاتم زكريا والامين المساعد للشؤون المالية كارم محمود.

ودرس الحضور فى الاجتماعين، بحسب البيان الذي تلقته نقابة الصحافة في بيروت، "عددا من القضايا المهمة وخصوصا في ما يتعلق بشؤون الحريات الصحافية ومشروع خطة عمل الاتحاد خلال عام 2015 ووضعها موضع التنفيذ وفق جدول زمني محدد".

واضاف البيان: "يؤكد الاتحاد موقفه الثابت والمبدئي الرافض لجميع اشكال وصيغ الاساءة الى الانبياء والرسل والشرائع وازدراء الاديان، وان ذلك لا يقع فى اطار حرية الرأي والتعبير.

ويجدد الاتحاد تأكيده تعزيز حرية الرأي والتعبير باعتبار ذلك من الثوابت الاساسية للاتحاد التي يناضل دفاعا عنها".

وندد الاتحاد "بجميع مظاهر التضييق على الصحافة والصحافيين فى بعض الدول العربية، ويستنكر بشدة خطف الصحافيين وقتلهم وسجنهم"، واعتبر "استهدافهم فى هذه الظروف الدقيقة التي تجتازها الامة العربية محاولة للتعتيم على الجرائم المقترفة. وطالب ب"الحاح باطلاق جميع الصحافيين المخطوفين والمعتقلين من قبل مختلف الاطراف ورفع اشكال التضييق عليهم".

وأعلن عن "تفعيل خطة العمل التى صادق عليها المكتب الدائم يومي التاسع
من شهر شباط الماضي والعاشر منه في مدينة طنجة المغربية، وخصوصا ما يتعلق بحماية الصحافيين والتصدي الحازم لاستهدافهم".

وسيتابع الاتحاد ب"اهتمام بالغ مجمل القضايا التى تهم حرية الصحافة والصحافيين واوضاعهم المهنية".

ونبه الاتحاد الى ان "الاوضاع السياسية والاقتصادية والاجتماعية فى البلاد العربية تزيد وسائل الاعلام العربية اختناقا مما يهدد مصيرها ووجودها".

وطالب ب"خطة عاجلة لانقاذ الصحف العربية من وضعها المأزوم، بالتنسيق مع النقابات العربية، دفاعا عن حرية الصحافة وارزاق العاملين في هذه الصحف"، وتابع: "انطلاقا من واجبه تجاه ذلك، سيوجه الاتحاد مذكرة الى الحكومات العربية والجهات المهنية والسياسية والاقتصادية تنبه الى خطورة اوضاع الصحف الورقية، مما يتطلب مساندتها بمختلف الطرق كما هو معمول به فى دول ديموقراطية، باعتبارها موروثا حضاريا يجب المحافظة عليه واستمراره احتراما للتنوع والتعددية لوسائل الاعلام، وبالتالي الحفاظ على الصحافيين والعاملين فيها".

وطنية 16/3/2015



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Terrorisme : la France bloque pour la première fois des sites web - Le Point

Terrorisme : la France bloque pour la première fois des sites web - Le Point

Terrorisme : la France bloque pour la première fois des sites web

La France a permis en novembre 2014 le blocage administratif de sites web pour apologie du terrorisme.

L'accès à cinq sites internet accusés de faire l'apologie du terrorisme est bloqué depuis la fin de la semaine dernière, une première depuis la mise en place de cette mesure administrative le 6 février, a-t-on appris lundi auprès du ministère de l'Intérieur. Parmi ces sites internet figure celui d'al Hayat Media Center, une branche du groupe État islamique chargée de sa communication, ou encore le site islamic-news.info, selon cette source. Tous sont catalogués par la place Beauvau comme "se livrant à l'apologie du terrorisme" et diffusant des images de décapitation et relayant la propagande et les discours d'EI.

"En phase d'évaluation et de rodage"

L'ordre de blocage a été émis par l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC), chargé de la lutte contre la cybercriminalité à la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). Les fournisseurs d'accès, auparavant identifiés par les services de renseignements, ont ensuite eu 24 heures pour appliquer la décision."Nous sommes en phase d'évaluation et de rodage", a insisté un représentant du ministère de l'Intérieur devant la presse, "nous allons voir comment cela va répondre en face". Il a reconnu que l'ordre de blocage a été donné au fournisseur, mais pas à l'hébergeur ou l'éditeur des sites - ce qui serait plus efficace - "qui n'ont pas été identifiés". En dépit de cette faiblesse dans le dispositif, Beauvau a précisé que d'autres opérations de même type allaient viser d'autres sites, "plusieurs dizaines" étant potentiellement concernés.

"Ce ne sont pas des sites d'opinion", dit-on à l'Intérieur afin d'anticiper d'éventuelles critiques sur la liberté d'expression sur internet. "L'apologie est un délit, il n'y a aucune ambiguïté possible sur ces sites là." "C'est la déclinaison concrète de la loi antiterroriste de novembre 2014", a déclaré le député socialiste Sébastien Pietransanta, un spécialiste de ces questions récemment chargé par le Premier ministre Manuel Valls de travailler, auprès du "patron" de la place Beauvau Bernard Cazeneuve, sur les phénomènes de radicalisation islamiste. "Il faut continuer dans cette voie", a-t-l dit.

Loi sur le renseignement

Cette possibilité de blocage administratif des sites internet soupçonnés d'apologie du terrorisme est l'une des mesures phares de la loi antiterroriste adoptée en novembre. Elle avait été critiquée par la commission consultative des droits de l'homme, autorité administrative consultative du gouvernement, qui estimait l'intervention d'un juge nécessaire pour ordonner et contrôler le retrait d'un contenu illicite et le blocage d'un site internet. Parmi les autres mesures de cette loi antiterroriste figure l'interdiction administrative de sortie du territoire des candidats au djihad. Six Français âgés de 23 à 28 ans qui s'apprêtaient à partir en Syrie ont ainsi vu leurs passeports confisqués à la mi-février pour six mois renouvelables pendant deux ans.

Mercredi en conseil des ministre sera présentée une loi sur le renseignement, conséquence directe des attentats survenus en janvier en France et qui ont fait 17 morts.












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La France bloque des sites Internet de propagande terroriste - France Catholique

La France bloque des sites Internet de propagande terroriste - France Catholique

La France bloque des sites Internet de propagande terroriste

Le Ministère de l'Intérieur a bloqué plusieurs sites Internet se livrant à l'apologie du terrorisme depuis le début du mois : cette mesure administrative qui paraît frappée au coin du bon sens s'inscrit dans la logique de la guerre désormais déclarée contre les pays civilisés par des organisations internationales fanatiques puissantes et dépourvues du respect le plus élémentaire pour les êtres humains. Il s'agit aujourd'hui essentiellement des partisans du Djihad intégriste islamique aujourd'hui connu sous le nom de « Daech » qui en est arrivé à un degré de sauvagerie suffisant pour entraîner des adolescents à tuer des gens privés de tout moyen de se défendre. Ce blocage administratif est une mesure-clé, soit dit avec ou sans jeu de mots, du dispositif de la loi antiterroriste votée en novembre par les députés. Il donne carte blanche à l'Office central de lutte contre la criminalité pour intervenir rapidement et efficacement. Un ordre de blocage est donné aux fournisseurs d'accès sur Internet, qui ont ensuite 48 heures pour prendre les mesures concrètes nécessaires à la neutralisation des adresses considérées comme indésirables. Les « internautes » qui essaient de « charger » les pages concernées sur leur écran se voient rediriger vers une annonce du ministère de l'Intérieur qui leur explique pour quelle raison leur démarche ne peut plus aboutir.

Certains défenseurs du « Net » se sont déclarés choqués par de tels blocages de sites : certes, on peut toujours nourrir et exprimer des craintes de censure excessive pour un avenir encore indéterminé, mais la question essentielle - et immédiate - reste de savoir s'il n'est pas dès maintenant préférable de garantir solidement la sécurité publique des citoyens, en entravant systématiquement les initiatives criminelles des propagandistes d'une terreur dont on connait désormais trop bien les effets mortels.

Denis LENSEL



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Terrorisme : de nouvelles obligations de surveillance pour les géants du Net

Terrorisme : de nouvelles obligations de surveillance pour les géants du Net

EXCLUSIF - Le projet de loi renseignement prévoit des mesures pour détecter «immédiatement» des comportements suspects sur Internet en France.

Les opérateurs télécoms et les sites Internet vont devoir participer plus activement à la lutte contre le terrorisme en France. Le projet de loi renseignement présenté jeudi, qui étend le champ de l'interception des communications électroniques, réserve plusieurs surprises aux intermédiaires techniques dont Le Figaro dévoile le contenu.

Les acteurs du Net et des télécoms participent déjà à l'identification de personnes suspectées de terrorisme. La loi les oblige à conserver leurs données de connexion et à les transmettre sur requête aux services administratifs de renseignement. Le délai de conservation de ces informations sera porté de un à cinq ans une fois les renseignements recueillis.

Le projet de loi va plus loin. Dans son article 3, le texte permet aux enquêteurs d'obtenir un «recueil immédiat, sur les réseaux des opérateurs» des données de connexion des suspects. De même, il veut contraindre les intermédiaires à «détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion». Les fournisseurs d'accès à Internet, mais aussi aux plates-formes comme Google, Facebook, Apple ou Twitter, pourraient devoir déceler eux-mêmes des comportements suspects, en fonction d'instructions qu'ils auront reçues, et transmettre ces résultats aux enquêteurs. Le texte ne le précise pas, mais il pourrait s'agir de connexions fréquentes sur des pages surveillées.

Une autorisation du premier ministre

Les opérateurs télécoms et les sites Internet ayant une activité en France devront se plier à cette obligation de surveillance après accord du premier ministre, c'est-à-dire sans passage devant un juge. L'anonymat des personnes identifiées sera levé «en cas de révélation d'une menace terroriste», prévoit le texte. Cette obligation de surveillance est une manière de durcir la loi antiterroriste du 13 novembre 2014, qui avait retenu, dans les éléments signalant une entreprise de terrorisme individuelle, «la consultation habituelle de sites Internet appelant à la commission d'actes de terrorisme».

Le projet de loi renseignement aborde aussi sur les obligations à la charge des opérateurs et des plates-formes «en matière de déchiffrement des données». Plus que jamais, la France veut disposer des clés permettant de lire des conversations interceptées, même si elles sont protégées. Lors de son voyage dans la Silicon Valley pour rencontrer les géants du Web en février, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait indiqué qu'il s'agissait d'une «question centrale» dans les demandes des États.

Le projet de loi prévoit également que les entreprises du Web et des télécoms devront être en mesure de respecter le secret de la défense nationale, pour s'assurer que leurs échanges avec les autorités ne seront pas dévoilés. Les locaux de ces entreprises pourront aussi être contrôlés par les membres et les agents de la nouvelle Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l'autorité administrative indépendante qui sera créée.

Des amendements sur le statut des hébergeurs

Toutes ces mesures devront aider les enquêteurs à détecter les internautes suspectés de préparer des actions terroristes, estime le gouvernement. Le ministre de l'Intérieur, qui regrette une trop faible collaboration des acteurs d'Internet, a plusieurs fois indiqué que «90 % de ceux qui basculent dans des activités terroristes en Europe le font après avoir fréquenté Internet». Ce chiffre, issu d'une enquête sur un nombre réduit de familles, est cependant contesté.

La France est aussi à la manœuvre pour inciter les géants du Net à retirer plus rapidement des contenus faisant l'apologie du terrorisme, comme ils s'y sont engagés à l'occasion du déplacement de Bernard Cazeneuve aux États-Unis. Une réunion d'étape doit se tenir en avril à Paris. Le projet de loi renseignement pourrait encore évoluer sur la question de la responsabilité des hébergeurs Internet, avec le dépôt d'amendements pour leur faire respecter de nouvelles obligations plus fermes. Ce sujet fait l'objet de discussions au sein des ministères.

VIDÉO - «Une loi qui s'adapte à la menace terroriste», explique Sébastien Pietrasanta, député PS et rapporteur du projet de loi sur le renforcement de la lutte contre le terrorisme.

Précision: Une première version de cet article indiquait que la durée de conservation des données de connexion par les opérateurs serait portée de un à cinq ans. Il s'agit des données recueillies par les services.



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Quand la liberté d’expression s’apprend à l’école | La-Croix.com - France

Quand la liberté d'expression s'apprend à l'école | La-Croix.com - France

RENFORCER LA COHÉSION SOCIALE

Ils représentent aussi un défi pour l'institution scolaire.

La liberté d'expression ? « C'est le fait de pouvoir s'exprimer, diffuser ses idées, ses articles », répond Zacharie, jeune chroniqueur d'« Éco radio », la radio-web sur le développement durable mise en place depuis 2013 au collège Van-Gogh de Bénod-les-Ponts-Mousson, près de Nancy. 

Au lendemain des attentats du 7 janvier, cet élève de 3e, très impliqué dans ce média scolaire, publiait un article sur le déroulement de la fusillade à Charlie Hebdo et sillonnait, avec d'autres, son collège pour recueillir au micro les impressions de collégiens et d'adultes, notamment sur le caractère offensant ou pas des caricatures. « Les réponses étaient très contrastées », se souvient-il, encore ému.

 « Lors de ce micro-trottoir, les élèves avaient un grand souci de ne pas blesser, d'écouter les musulmans, assez nombreux dans le collège, qui avaient peur des amalgames, précise Olivier Stock, le professeur de physique à l'initiative de cette Web-radio. Cela a renforcé la cohésion au sein de l'établissement et permis de travailler sur des valeurs, comme le respect de l'autre. » 

Beaucoup de médias scolaires ont pris des initiatives après ces événements, en libérant la parole, présentant les dessinateurs tués, interrogeant leurs professeurs pour comprendre les termes employés dans les médias et aller plus loin.

 > Lire aussi : Astrapi et 1jour1actu.com répondent aux questions des enfants sur l'attentat de Charlie Hebdo 

Rendre plus tolérant

 « Après Charlie, beaucoup de monde a réalisé que la citoyenneté, il fallait la faire vivre. Il y a eu une réactivité étonnante », se souvient Isabelle Martin, déléguée du Clémi (Centre de liaison de l'enseignement et des médias d'information) dans l'académie de Bordeaux. Un mois après, le lycée Jean-Pujo de Saint-Étienne de Baïgorry (Pyrénées-Atlantiques) organisait deux jours d'« ateliers citoyens » pour désapprendre l'intolérance.

 > Lire aussi : Une liberté d'expression qui ne va pas de soi 

Pour la Semaine de la presse, les élèves du collège Albert-Camus de Bayonne diffuseront en direct sur leur Web-tv une grande émission sur l'« Internet responsable », pour réfléchir aux réseaux sociaux. « La meilleure façon d'éduquer, c'est de faire produire les élèves, ce qui suppose de définir une ligne éditoriale et les responsabilités de chacun, puis de les accompagner en les surveillant de façon bienveillante », estime-t-elle.

Développer la créativité

 « Je suis étonnée de ce qu'ils peuvent créer lorsqu'on les laisse libre. Ils ont une imagination incroyable, renchérie Christine Dobrowki, professeure documentaliste au collège Guy-de-Maupassant de Chaumont-en-Vexin (Oise). J'ai créé une radio-web il y a deux ans, avec quatre dictaphones, un ordinateur et le logiciel libre de montage. J'ai sacrifié des mercredis et samedis à apprendre à monter, mais les élèves sont très motivés. Ils ont envie de communiquer, d'échanger. La pratique d'un média véhicule aussi des compétences et valeurs, telle que l'oralité, la confiance en soi et dans les autres, l'échange, l'exigence, la tolérance ».

 > Voir aussi : Des lycéens de Bobigny parlent des médias 

Expliquer l'actualité

À l'heure numérique, les journaux papiers font toujours des émules. Il y a trois ans, Laurent Gassier, professeur d'histoire, avait fait travailler ses 3e sur un numéro spécial, « Chemin de mémoires », suite à plusieurs voyages.

 « Ils étaient très fiers et impressionnés par le résultat fini. Cela les passionne et les fait sortir de leur cadre, raconte-t-il. Confectionner un média les conduit à investir des compétences, comme l'écriture, l'art du récit et la recherche d'images.  

 Utiliser les médias à l'école leur fait prendre conscience que les acquisitions du collège permettent de décrypter l'actualité. Après les attentats, mes élèves ont vu à la Une des journaux le tableau de la déclaration des droits de l'Homme de 1789, qu'ils avaient apprise en classe. Ils ont alors compris que les valeurs qui fondent la République avaient été atteintes ». 

 > Lire aussi : Baromètre 2015 : regain de confiance dans les médias 

Ouvrir sur le monde 

En janvier, la ministre de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem a souhaité que chaque établissement crée un média scolaire dans le cadre de sa « grande mobilisation de l'École pour les valeurs de la République ».

 « C'est un signe fort pour passer au niveau supérieur et de ne plus être dans une logique d'initiative relevant de l'investissement personnel d'élèves (pour le lycée) ou d'enseignants (pour l'école ou le collège) », reconnaît Jean-Marc Meurriaux, directeur général du réseau Canopé, qui produit de la documentation pédagogique.

 > Lire aussi : Carte blanche au « Bondy Blog » sur France Ô 

 « Faire un média, c'est exprimer sa liberté et donner les moyens pour que cette liberté puisse s'exprimer, prévient-il. Cela suppose que le chef d'établissement soit sensibilisé à ce qu'un média peut apporter à la vie scolaire, en véhiculant le vivre ensemble ou l'ouverture vers l'extérieur, mais aussi des compétences de l'ère numérique – transversalité, travail en groupe, autonomie ». 

 « Un journal scolaire reste un journal, poursuit Philippe Spiegel, délégué Clémi à l'académie Nancy-Metz. Et son introduction dans un établissement scolaire n'est pas anodine. S'il y a une vie démocratique où tout peut s'exprimer, il y a possibilité que change le rapport du professeur à l'élève ». À ce jour, seuls 911 journaux scolaires sont répertoriés sur les 55 000 établissements publics.

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 Record d'inscrits   pour la Semaine de la presse à l'école 

 « La liberté d'expression, ça s'apprend ! », tel est le thème retenu pour la 26e Semaine de la presse et des médias dans l'École, du 23 au 28 mars. 15 500 établissements scolaires se sont inscrits, ce qui représente 3,5 millions d'élèves et 210 000 enseignants.

Y participent 1 945 médias, via un accès gratuit aux publications, des interventions, ateliers, visites de médias… Le dessin de presse est mis à l'honneur, avec deux expositions itinérantes très prisées, de « Cartooning for Peace » et de Presstalis, ainsi qu'une rubrique « Je suis Charlie » sur le site du Clemi.



Envoyé de mon Ipad 

Vidéos de l'État islamique : la propagande des djihadistes décryptée

Vidéos de l'État islamique : la propagande des djihadistes décryptée

Vidéos de l'État islamique : la propagande des djihadistes décryptée

Une image issue de l'une des vidéos de propagande de l'État islamique.

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Une vidéo diffusée ce mardi par l'État islamique met en scène l'assassinat par un jeune garçon d'un arabe israélien, accusé d'espionner pour le Mossad. Pour Matthieu Slama, la faculté de mettre en récit les atrocités qu'il commet rend la propagande de l'EI terriblement dangereuse.


Mathieu Slama est spécialiste de la communication de crise.


Une vidéo diffusée sur internet par des partisans de l'État islamique (EI) montre un enfant tirant une balle dans la tête de Mohamed Moussallam, un Arabe israélien accusé par les djihadistes sunnites d'avoir espionné pour le Mossad. À travers, cette vidéo, quel message l'EI cherche-t-il à faire passer?

Cette video, plutôt «classique» au regard des techniques de propagande habituellement utilisés par l'État islamique, contient au moins trois messages qui s'adressent à trois cibles différentes.

Le premier niveau de message est sans aucun doute un avertissement adressé aux ennemis de l'EI qui tenteraient de l'infiltrer: le prisonnier est ainsi présenté comme un espion du Mossad (ce qui n'est sans doute pas vrai si l'on en croit les dernières informations).

Le deuxième message me paraît tout aussi voir plus important: celui qui s'exprime dans cette vidéo s'adresse directement à Israël et aux juifs, dans une rhétorique violemment antisémite. C'est l'objet même de la vidéo et on peut en conclure qu'il y a là une volonté de souder la «communauté djihadiste mondiale» autour de l'ennemi commun le plus partagé: Israël. Cette vidéo peut donc agir comme un outil de mobilisation, voire de recrutement car on sait combien ce discours, malheureusement, résonne chez les musulmans les plus radicalisés, notamment en occident.

Le troisième message est adressé à la France. La personne qui s'exprime parle en français: il s'agirait même, a révélé le journaliste David Thomson, du demi-frère de Mohammed Merah. Si cela se vérifiait, le symbole est énorme et le message pour la France d'autant plus fort: une véritable provocation. Le djihadiste français fait d'ailleurs indirectement référence, dans la vidéo, à l'attentat de l'Hypercasher mais aussi aux tueries de Mohammed Merah.

Ce n'est donc pas un hasard que les menaces prononcées par l'un des djihadistes contre Israël soient en français?

Certainement pas, car une chose est désormais certaine s'agissant de la communication de l'État islamique: elle ne laisse pas la place au hasard. En l'occurrence, le fait que ce soit un djihadiste français qui formule des menaces antisémites n'est pas anodin. On peut le comprendre comme une volonté de l'État islamique de s'adresser directement à un vivier de recrutement important: celui des jeunes musulmans français radicalisés, très sensible au discours anti-juif.

Retrouve-t-on dans cette vidéo, les codes habituellement utilisé par l'État islamique? Quels sont-ils?

On retrouve dans cette vidéo la majorité des codes visuels auxquels nous a habitué l'État islamique (et qui sont totalement inédits pour ce type d'organisations). Tout d'abord, cette vidéo comme les précédentes utilise avec une grande maîtrise le langage cinématographique. Qualité de l'image irréprochable; utilisation de filtres de caméras; ralentis omniprésents avec une musique tantôt cinématographique, tantôt religieuse. On remarque aussi, comme pour les précédentes vidéos, une vraie science du cadrage, les plans larges alternant avec les plans serrés, la fixation (difficilement soutenable) sur le regard du prisonnier qui va être exécuté. La vidéo, dans une logique d'une perversité totale, s'attache à créer par la mise en scène un suspens autour de ce qui se passe à l'écran.

Je suis également frappé par le fait que l'exécution est filmée au ralenti. La mise en scène de la mort à l'aide du ralenti est une technique régulièrement utilisée dans les films américains, notamment les plus violents. Ce n'est donc pas anodin.

L'État islamique traite le réel comme du virtuel, si bien qu'on se pose parfois la question de la réalité qui se joue à l'écran. Est-ce réel? Est-ce une mise en scène? Un peu des deux? Une chose est certaine, cette utilisation du langage cinématographique donne incontestablement aux vidéos de l'État islamique un pouvoir de séduction décuplé. C'est cette science de l'image, cette faculté de mettre en récit les atrocités qu'il commet qui rend la propagande de l'EI terriblement dangereuse, encore davantage selon moi que la violence extrême de ses vidéos.

La mise en scène d'un enfant comme bourreau est également lourde de symbole. C'est la deuxième fois que l'État islamique met en scène l'exécution de prisonniers par un enfant. Le meurtre par un enfant est un tabou absolu et en le brisant, l'État islamique va encore plus loin dans l'horreur. J'y vois deux explications: d'abord la volonté de médiatiser au maximum cette vidéo. L'horreur est telle que les médias s'en feront forcément l'écho. Il y a peut-être aussi une volonté de démontrer la détermination absolue et le jusqu'au boutisme de l'organisation. Dans le contexte de la guerre qui est menée sur le terrain, ce n'est pas neutre.

Que cette vidéo révèle-t-elle de la stratégie de l'État islamique?

Il me semble que cette vidéo s'inscrit dans la double stratégie de l'État islamique depuis ses débuts: d'abord recruter à travers la mise en scène et l'esthétisation de la violence, le discours antisémite, le choix du djihadiste français… Ensuite envoyer un avertissement à ses ennemis et réaffirmer sa détermination absolue.

N'est-ce pas également une manière de compenser les défaites militaires par la propagande?

L'État islamique mène des combats sur plusieurs fronts, en Syrie et en Iraq, avec en effet quelques défaites récentes. L'intensification de la propagande au même moment se comprend d'autant mieux.

Il y a derrière cette vidéo une volonté de l'État islamique de «saturer» l'espace médiatique par sa propagande. Plus une semaine ne passe sans la diffusion sur Internet de plusieurs vidéos, ciblant différents publics. On a aussi le sentiment que l'EI choisit de diffuser ses vidéos les plus marquantes à intervalles réguliers: début février était diffusée la vidéo de l'exécution du pilote jordanien, à la mi-février la vidéo de l'exécution des coptes égyptiens, et maintenant celle-ci.

L'État islamique sait aussi que c'est au moment où on ne parlera plus d'eux qu'ils auront perdu une partie de leur avantage dans la guerre psychologique qu'ils mènent. Il y a peut-être une forme de fébrilité dans la surenchère de la propagande de l'EI…


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Un Américain emprisonné à Abou Dhabi pour des messages sur Facebook

Un Américain emprisonné à Abou Dhabi pour des messages sur Facebook
Un Américain emprisonné à Abou Dhabi pour des messages sur Facebook
Abou Dhabi, en octobre 2007.

Pour les Américains séjournant à l'étranger, la mondialisation des réseaux sociaux n'a pas que des avantages. Ainsi, Ryan Pate, 30 ans, originaire de Floride, a découvert à ses dépens que la liberté d'expression sur Facebook, garantie par le premier amendement de la Constitution américaine, n'est pas reconnue dans les Emirats arabes unis (EAU), même quand ce droit est exercé sur le territoire des Etats-Unis.

Ryan Pate travaillait depuis 2012 comme mécanicien d'hélicoptère pour la société émiratie Global Aerospace Logistics (GAL), sise à Abou Dhabi. Fin 2014, il rentre chez lui en Floride pour se fiancer, et aussi pour se faire soigner, car il souffre du dos. Son médecin lui recommande de se reposer pendant quelque temps, et de rester aux Etats-Unis pour des examens complémentaires. Il prévient son employeur, mais celui-ci refuse de rallonger son congé et exige qu'il soit examiné par un médecin émirati. Puis, craignant sans doute que son employé ne revienne plus à Abou Dhabi, GAL cesse de lui verser son salaire.

Furieux, Ryan Pate publie sur sa page Facebook un message violent à l'encontre de son entreprise. Il l'accuse de l'avoir « poignardé dans le dos », insulte les habitants de l'émirat et déconseille aux mécaniciens occidentaux d'aller travailler là-bas. Puis il décide de démissionner et de se réinstaller aux Etats-Unis.

Dix jours de prison

Mi-février, il retourne à Abou Dhabi dans l'intention de résilier son contrat de travail, de toucher son salaire impayé et de s'occuper de son déménagement, mais rien ne se passe comme prévu : à son arrivée, il est convoqué au commissariat de police. Là, les policiers lui montrent des copies de ses messages Facebook, l'informent qu'il a enfreint plusieurs lois sur la diffamation et l'obligent à signer des documents en arabe qu'il ne comprend pas. Il est alors accusé d'avoir insulté l'islam, les Emirats, la société GAL et ses directeurs. Il est aussitôt envoyé en prison.

Depuis 2012, les EAU se sont dotés de lois très sévères pour réprimer la diffusion sur Internet de messages insultants, critiques ou moqueurs à l'égard d'une personne ou d'une organisation. L'affaire Ryan Pate montre qu'ils entendent les appliquer quel que soit le lieu où l'infraction a été commise, ce qui revient à s'attribuer de facto une compétence universelle sur le contenu des réseaux sociaux américains, dès lors que la victime présumée est un de leurs ressortissants.

Depuis la Floride, la fiancée de Ryan Pate a lancé sur Internet un appel aux dons, pour payer les frais d'avocat, qui sont élevés. Elle s'est aussi adressée au représentant de sa circonscription au Congrès de Washington, David Jolly. Celui-ci a contacté le département d'Etat et le ministère de la justice des Emirats pour tenter de faire annuler la procédure, en vain. Le représentant se dit « très perturbé par le fait que M. Pate soit soumis à des poursuites judiciaires pour une action tout à fait légale, accomplie dans son propre pays ». De surcroît, l'affaire s'est produite sur Facebook, perçu par les Américains comme un réseau 100 % national, soumis en priorité aux lois américaines.

Après dix jours de prison, Ryan Pate a été libéré sous caution, mais il n'a pas le droit de quitter Abou Dhabi. Contacté par le journal de Floride The Tampa Tribune, il semble dépassé par les évènements : « Je voudrais m'excuser pour tous ceux que j'ai entraînés dans cette affaire… Je me suis laissé déborder par mes émotions. Je ne pouvais pas imaginer qu'un message publié sur Facebook alors que j'étais aux Etats-Unis pourrait m'envoyer en prison au Moyen-Orient. » Son procès est prévu pour le 17 mars. Le procureur a abandonné les deux inculpations les plus inquiétantes – insulte à l'islam et aux Emirats –, mais il risque quand même jusqu'à cinq ans de prison et 50 000 dollars d'amende.



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Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français | Mondialisation

Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français | Mondialisation

http://www.mondialisation.ca/chretiens-de-syrie-le-mensonge-organise-des-medias-francais/5432998
6/3/2015-Chrétiens de Syrie : le mensonge organisé des médias français

Dans cette deuxième chronique de la série «  Syrie : Comment les médias français intoxiquent l'opinion publique », écrit en 2013, François Belliot * montre comment la presse française a donné la parole presque exclusivement à un prêtre italien pour dénoncer le « régime de Bachar », alors même que la totalité des évêques et Patriarches chrétiens de Syrie le soutient. Il ne s'agit bien sûr que d'un exemple du biais médiatique en Occident, ce prêtre ayant été invité aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe. [Arrêt sur Info]

Photo: Bachar el-Assad, que Sarkozy / BHL pensaient faire tomber comme Kadafi en Libye,  félicite l'armée de défense syrienne pour sa résistance contre les groupes terroristes financés et armés par l'étranger

Il existe bien des façons de démontrer que la Syrie est victime depuis mars 2011 d'une campagne de propagande intense visant à persuader l'opinion « occidentale » de la nécessité d'armer l'opposition et de renverser Bachar el-Assad, « l'ignoble-dictateur-qui-torture-et-massacre-son-propre-peuple ». On peut évoquer l'imposture que constitue le prétendu Observatoire syrien des Droits de l'homme (OSDH), on peut rapporter des témoignages qui vont dans le sens inverse de la version officielle, on peut remonter l'histoire et constater que la déstabilisation actuelle de la Syrie depuis l'étranger s'inscrit dans une dynamique très ancienne (Sykes-Picot, 1916) dont la crise actuelle ne constitue que la dernière étape, on peut faire la comparaison avec d'autres campagnes de propagande ayant abouti aux renversements de chefs d'Etat sur la base de fausses preuves (Saddam Husseïn, Mouammar el-Kadhafi), on peut évoquer le jeu d'alliances de la Syrie avec le Hezbollah et l'Iran, qui gêne les velléités expansionnistes d'Israël et s'oppose au plan de remodelage par les États-Unis du « Moyen Orient élargi, on peut souligner les intérêts gaziers et pétroliers dans la région, qui font de la Syrie une proie d'autant plus convoitable que ses ressources d'énergie fossile restent largement à exploiter.

On peut aussi pointer la loupe sur certains personnages mis en avant dans les médias traditionnels. La propagande pour être crédible s'appuie sur des témoins de choix, souvent minoritaires dans le camp qu'ils sont censés représenter. En comparaison, d'autres personnes, souvent plus nombreuses et plus représentatives, sont systématiquement écartées des plateaux, voire diffamées sans qu'elles aient la possibilité de se défendre médiatiquement.

Le cas du père Paolo Dall'Oglio, censé représenter le point de vue des chrétiens de Syrie, omniprésent dans les « grands médias » à l'automne 2012, et de nouveau au mois de mai 2013, à la différence d'autres personnalités bien plus représentatives, permet de démontrer de façon irréfutable que le traitement de la crise syrienne par l'appareil politico médiatique occidental est presque intégralement mensonger et orienté.

L'histoire que je vais raconter commence par une conférence organisée à Paris en septembre dernier.

Dall'Oglio 1Père Paolo Dall'Oglio 

Une conférence sur la Syrie à la mairie du XXème arrondissement de Paris

Le 25 septembre 2013 était organisée, dans la salle des fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris, une conférence intitulée « Regards croisés sur la Syrie ». Elle mettait en scène un intervenant unique, le père Paolo Dall'Oglio. Elle était prévue pour durer deux heures, une heure de parole pour le père Paolo suivie d'une heure d'échange avec le public.

Habitué depuis des mois à passer chaque matin devant cette mairie, j'avais forcément remarqué une immense banderole qui en recouvrait la façade, et qui appelait par un biais tendancieux à la fin des massacres en Syrie. La mairesse du XXème arrondissement, Frédérique Calandra avait à l'évidence choisi son camp : celui de l' « opposition », contre celui du « régime de Bachar el Assad »[i].

Je savais plus ou moins à quoi m'attendre en me rendant à cet événement ; mais c'était tout de même une bonne occasion d'entendre quelqu'un qui avait vécu longtemps en Syrie et qui pouvait donner le point de vue d'un témoin direct confortant la version officielle. Je n'avais jamais entendu parler du père Paolo Dall'Oglio. Son nom m'avait échappé dans le flot d'actualités quotidien sur la Syrie, et les médias indépendants eux-mêmes n'y avaient guère prêté attention.

La salle des fêtes de la mairie du XXème était très bien remplie, 300 personnes au jugé. A proprement parler ce n'était pas une conférence, mais un jeu de questions réponses entre un journaliste et le père Paolo. Il ne s'agissait donc pas de « Regards croisés », comme suggéré dans l'intitulé de la conférence, mais du « regard » du père Paolo, qui n'était affligé d'aucun strabisme convergent. Le journaliste, étant complètement acquis à la cause du père il n'y avait pas de contradicteur dans ce « croisement ».

Je commençai à prendre des notes. La salle était mal insonorisée, et le père Paolo, en plus de s'exprimer dans un français parfois incertain, était dur à suivre dans son exposé. Il rendit hommage à la révolution tunisienne et à la révolution égyptienne, plus généralement au printemps arabe, dans lequel s'inscrivait naturellement selon lui la révolution syrienne[ii]. Il insista sur la pratique systématique de la torture et l'emprisonnement des opposants par le « régime de Bachar el-Assad ». Il se félicita d'avoir en juin 2011 tiré la sonnette d'alarme : « le régime » était construit exclusivement sur le mensonge, cela faisait partie de son ADN. A deux reprises il compara ceux qui remettaient en cause la version officielle de la révolution syrienne à ceux qui remettaient en cause la version officielle du génocide des juifs, qu'il assimila ainsi à du négationnisme et à une pathologie de l'esprit. Il expliqua que la négation de la version officielle était le fait de forces d'extrême gauche et d'extrême droite coalisées pour l'occasion. Il fustigea le rôle de la Russie, qui mettait régulièrement des vetos aux résolutions de l'ONU contre la Syrie, car elle pensait à tort avoir été bernée sur l'affaire libyenne, l'année précédente, et sur l'affaire du Kosovo, il y a quelques années. Il expliqua, quoiqu'il fût prêtre et par nature religieuse opposé à l'usage de la force, qu'il fallait cependant armer les rebelles (en ne se trompant pas sur les destinataires) et qu'il y avait un devoir d'ingérence à intervenir en Syrie. Il nia absolument le fait qu'il pût exister une alliance entre le Qatar, l'Arabie saoudite, la France et le Royaume Uni (je rajoute la Turquie et la Jordanie qu'il a omises dans sa liste), pour déstabiliser la Syrie. Et si l'ONU ne pouvait résoudre le problème… c'était une théorie du complot diffusée par « le régime » pour cacher ses exactions, il devenait urgent de « passer outre le droit international ».

Le journaliste osa poser une question cruciale : comment lui, chrétien, prêtre qui plus est, pouvait-il appeler à armer l'opposition ? N'y avait-il pas là une contradiction fondamentale ? Une personne du public relaya cette préoccupation. Cette question fut posée en préambule, et le père Paolo y répondit avec certains des arguments que je viens d'énumérer. Je passe sur la séance de questions qui s'ensuivit. Elles furent pour la plupart extrêmement consensuelles, et beaucoup dans la même veine persuasive plus que convaincante qu'avait employée le père Paolo. Je me souviens en particulier d'une dame explosant sur un ton hystérique : « Vous attendez quoi ? Les chambres à gaz ? Le Christ était le premier martyr ! Il y a des milliers de Christs en Syrie ! » Elle avait sans doute lu la chronique de désinformation de Caroline Fourest dans l'édition du Monde du 25 février 2012[iii], suggérant que l'Iran avait fourni un four crématoire à la Syrie qui « tournerait déjà à plein régime » dans la région d'Alep.

La seule question un peu dissidente fut posée par une femme qui pointa la responsabilité éventuelle de puissances étrangères dans la déstabilisation de la Syrie. Elle put s'exprimer mais fut la seule que l'on pressa de remettre le micro alors qu'elle déroulait son intervention. Elle fut moquée par le père Paolo qui, sans le moindre argument, l'accusa de pratiquer des amalgames, alors que lui-même n'avait fait que ça pendant son intervention.

Quand la conférence fut terminée, je découvris des Syriens contestant la version officielle, que j'avais eu l'occasion pour certains de rencontrer lors de diverses manifestations et nous nous retrouvâmes autour d'un verre dans une brasserie de la place Gambetta. Je m'enquis du personnage et l'on m'en fit une brève présentation, que je complète avec certains détails utiles.

Paolo Dall'Oglio est un religieux jésuite italien né à Rome en 1954. Après un passage par le Liban en 1982, il découvre le monastère Deir Mar Moussa en Syrie, et décide de consacrer sa vie à sa restauration. En 1992 il fonde une communauté œcuménique religieuse mixte qui promeut le dialogue islamo-chrétien. Dans le prolongement de cette démarche, il publie, en 2009, Amoureux de l'Islam, croyant en Jésus. Quand les troubles commencent, début 2011, il prend parti pour l'opposition, allant jusqu'à demander publiquement qu'on lui fournisse des armes. En juin 2012, à la demande de l'ensemble des Eglises de Syrie et du gouvernement, son visa n'est pas renouvelé et il doit quitter le pays[iv]. Depuis, l'homme a été très massivement relayé dans les médias commerciaux de masse (New York Times, Le Figaro, etc.) et a été reçu par les plus hautes autorités de divers Etats engagés dans le conflit aux côtés de l'Arabie saoudite, du Qatar, et de la Turquie.

Chacun y alla ensuite de son anecdote, touchant soit son expérience personnelle en France ou en Syrie, soit sur un aspect de la conférence. L'un des Syriens m'apprit qu'il avait levé la main pour poser une question (qui fatalement n'irait pas dans le sens des organisateurs de la conférence), et qu'alors il fut montré du doigt par un des organisateurs, avec un signe d'interdiction. L'homme était intervenu dans des circonstances comparables et avait été repéré comme un contestataire gênant de la pensée unique officielle, que l'on devait en conséquence contenir ou réduire au silence. Consigne fut ainsi donnée de l'empêcher de prendre la parole. Je me souvenais alors que ce n'était pas la première fois que j'étais confronté à ce genre de censure, et je rapportais ce qui m'était arrivé à la Fête de l'Humanité.

Rencontre de l'association Souria Houria à la Fête de l'Humanité

Me promenant dans le « Village international » de la Fête de l'Humanité, j'étais entré, curieux, dans un stand « syrien ». Il s'agissait d'un groupe de personnes soutenant la version officielle de l'OTAN et d'al-Jazeera. Ils appelaient à la mobilisation contre Bachar el-Assad, invoquaient les devoirs de la « Communauté internationale », la nécessité du « droit d'ingérence humanitaire ». Quatre intervenants s'étaient succédé en l'intervalle de 40 minutes. Au terme de cette tribune commune, j'avais pris la parole (nous n'étions guère nombreux, et le stand d'à côté avait une sono tonitruante), pour contester leur vision de la situation, qui passait sous silence le fait que d'horribles massacres étaient perpétrés par des mercenaires fanatiques financés par le Qatar et l'Arabie saoudite et appuyés logistiquement par l'OTAN et les services de renseignement alliés. La réaction des tenanciers du stand avait été éloquente : dans un premier temps l'un d'entre eux m'avait pris gentiment par le bras pour m'inviter à quitter les lieux. Comme j'avais protesté contre le procédé, on m'avait confronté à un « militant de l'ASL » qui pendant 10 minutes m'avait reseriné la version officielle. Je n'avais pu malheureusement lui répondre de façon développée. Alors que j'avais patiemment écouté son discours, je n'avais pu, en guise de réponse, prononcer plus de trois phrases. Un concert de huées s'était allumé. Des gens s'étaient senti le devoir de m'interrompre, visiblement émus et hors de raison. Sentant qu'il me serait difficile de m'exprimer, j'étais sorti, bruyamment accompagné par une chanson qu'ils s'étaient mis soudain à entonner en chœur et à pleins poumons.

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Le groupe terroriste ASL est une création de services secrets étrangers

Les tenanciers de ce pavillon n'étaient autres que les organisateurs de cette conférence du 29 septembre, qui s'appelait Souria Houria (Syrie Liberté). Dans la pratique de la censure et le mépris de la liberté d'expression, nous avions affaire-là à une cohérence indéniable. Ces gens qui critiquaient le régime massacreur, désinformateur, qui appelaient au devoir d'ingérence humanitaire, pour parvenir à leurs fins n'hésitaient pas à trier les questions du public de leurs conférences, et refusaient de débattre avec des gens ayant un autre point de vue que le leur (tout en laissant passer des réactions hystériques du genre de celle de la femme que j'ai rapportée plus haut). Et quand ils se trouvaient dans l'obligation de répondre, ils se mettaient immédiatement en colère, faisaient des comparaisons avec le négationnisme, coupaient la parole, ou se mettaient à entonner des chants en troupeau.

Je me souviens qu'à un moment de la conférence de Paolo dall'Oglio, ils se sentirent d'entamer la même chanson avec laquelle ils avaient fêté ma fuite. Cependant ils n'étaient plus entre eux et l'initiative était déplacée. Peu suivis (et compris) par les 300 assistants, ils se turent après quelques syllabes.

Il faut s'arrêter un peu sur cette association Souria Houria, qui soutient aveuglément, avec un argumentaire minimal, et des pratiques douteuses, la version officielle relayée par les grands médias commerciaux. Cette association est depuis sa création en mai 2011 de toutes les actions et manifestations organisées en France appelant à la chute du régime. Lors d'une journée de soutien place de la Bourse, on entendit l'un de ses membres à la tribune se vanter qu'à présent ils brassaient des millions. Elle était au centre du « Train pour la liberté du peuple syrien », le 12 décembre dernier, qui emmenait des citoyens et des parlementaires français de Paris à la rencontre de parlementaires européens à Strasbourg. Elle était au cœur du débat truqué organisé à l'Institut du Monde Arabe (IMA) le 24 février (voir ma précédente chronique[v]) dernier au cours duquel un des membres de Souria Houria siffla violemment une personne qui prenait la parole pour contester la version officielle. Enfin, c'est cette association qui est motrice de la « Vague blanche pour la Syrie », « manifestation internationale (lancée) le vendredi 15 mars à l'occasion des deux ans de la « révolution syrienne », que relaieront massivement les organes habituels de la propagande de guerre de l'OTAN : TV5 monde, Bfmtv, France 24, LCP, en partenariat avec Le Nouvel Observateur, Libération, Mediapart, Rue89, Radio France.

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L'association Souria Houria a été fondée en mai 2011 par Hala Kodmani, journaliste franco-syrienne qui travaille en France depuis 30 ans et elle en en a jusqu'à récemment assuré la présidence. Hala Kodmani a été rédactrice en chef de France 24 d'octobre 2006 à septembre 2008, et chargée de la rubrique Syrie au journal Libération pendant une grande partie de la crise qui secoue ce pays depuis 2 ans. Mais la place centrale qu'elle occupe dans la contestation syrienne en France s'explique surtout par l'influence de sa sœur Bassma Kodmani, qui a participé à la fondation du Conseil National Syrien lancé en octobre 2011 à Istanbul. Bassma Kodmani (je renvoie à mon précédent article sur le débat truqué à l'IMA), est considérée comme la principale représentante des intérêts des USA dans cet organisme. Il est savoureux (outre les conflits d'intérêt évidents), de remarquer que dans le même temps où l'opposition dénonce que « Bachar n'a pas le droit d'être président de la Syrie car il a hérité le pouvoir de son père ! », les sœurs Kodmani (qui ne représentent strictement rien pour le peuple syrien), font ce qu'elles dénoncent en parole en se distribuant familialement les rôles au sein de la « rébellion » en France.

Les Syriens avec qui je discutais, place Gambetta ce 25 septembre, défendaient une position aux antipodes de celle de Souria Houria et du gouvernement et des médias français. La discussion roula évidemment sur la situation en Syrie et sur notre curieux conférencier en soutane. Cet homme ne représente rien, m'affirma-t-on. Il ne représente en aucun cas les chrétiens de Syrie, qui soutiennent majoritairement (à l'instar du reste du peuple syrien) le gouvernement d'el-Assad, et pour cause, avec les alaouites, les chrétiens dès le début du conflit étaient une cible privilégiée des mercenaires islamistes.

Ils me rapportèrent diverses exactions commises par les mercenaires, exactions toutes plus horribles les unes que les autres et qui montraient, au moins, que la présentation de la crise syrienne par le père Paolo Dall'Oglio était une caricature illégitime et dépourvue de toute nuance. Au vu du caractère édifiant de ces témoignages, on comprenait aisément pourquoi on n'en entendait jamais parler dans les grands médias commerciaux. Ils étaient si forts et si nombreux que les relayer même en passant porterait un coup fatal à la propagande des puissances engagées dans la déstabilisation du gouvernement Assad.

En rentrant chez moi je décidai de m'intéresser plus en détails à l'histoire de ce curieux prêtre, et j'entamai une recherche internet.

La campagne médiatique autour du père Paolo dall'Oglio

Il est peu question du père Paolo dall'Oglio avant son départ de la Syrie en juin 2012, pour non-renouvellement de visa. On relève un article dans Pèlerin du 10 août 2011 favorablement intitulé : « En Syrie la parole se libère »[vi]. Les troubles agitent le pays depuis la fin du mois de mars. Il vient de publier avec une dizaine de Syriens laïcs et religieux une contribution intitulée « Démocratie consensuelle pour l'unité nationale », dans laquelle il appelle à la mise en place « d'un système pour amener la Syrie vers une démocratie parlementaire. Car la démocratie est la seule voie possible pour mettre un terme à ce bain de sang et faire respecter les droits de l'homme, qui sont universels : tous, que nous soyons d'Orient ou d'Occident, nous nous retrouvons dans cette idée humaniste. » L'homme n'appelle pas encore à « armer l'opposition », mais comme des membres de son groupe appellent ouvertement à « la chute du régime », il est rabroué par les autorités et les différentes Eglises chrétiennes qui désapprouvent son initiative.

Le 8 janvier 2012, Rue 89 publie un article de Nadia Braendel intitulé « Mar Moussa, un monastère pris dans la révolution »[vii]. Le père Paolo y est présenté comme une « icône de la contestation ». On apprend que le père Paolo a pu rester en Syrie, malgré une décision d'expulsion envoyée à l'évêque de Homs. Il s'est engagé à ne plus prendre de position politique. Mme Braendel rapporte pourtant les propos ambigus suivants : « Il faudra peut-être une force d'interposition pacifique arabe et occidentale, car aujourd'hui il y a 100000 Syriens prêts à tuer, et 100000 qui se vengeront. Les deux camps sont bloqués ». Le 21 mai 2012 le site RMC.fr fait paraître un article complaisant de Nicolas Ledain intitulé : « Syrie : des religieux chrétiens font de la résistance »[viii]. Le journaliste relate les problèmes rencontrés par les religieux de Mar Moussa, victimes de menaces et de pillages de la part de bandes armées non identifiées, et clôt son article en faisant un rapprochement avec la situation des moines de Tibhérine en 1996.

On ne peut pas dire jusque-là que le père Paolo occupe une place de choix dans la couverture des événements en Syrie. C'est son expulsion du territoire syrien le mois suivant qui va donner le coup d'envoi d'une impressionnante campagne médiatique dans plusieurs pays. Cette expulsion est relatée dans Le Point du 16 juin[ix]. Très amer, le père Paolo déclare : « C'est mon cadavre qui a quitté la Syrie ».

Tel Paul en son temps, le père Paolo prend son bâton de missionnaire et, financé on ne sait comment, entame une série de voyages en Europe et Amérique du Nord, au cours desquels il va dispenser largement la bonne parole appelant à la chute du « régime » en Syrie, en armant au besoin l'opposition. Il effectue une longue tournée qui va le mener aux Etats-Unis, au Canada, en Italie, en France et en Belgique. A chacun de ces passages, le témoignage du père Paolo fait l'objet d'une couverture médiatique massive et unanimement louangeuse.

Je m'intéresse essentiellement dans cette chronique à ses deux passages en France, en septembre 2012 et mai 2013, et à la campagne médiatique. L'homme ayant été depuis, par une ironie du destin surprenante, assassiné par l'Etat Islamique fin juillet 2013, j'ai été amené à prolonger ce parcours et le traitement médiatique qui l'a accompagné jusqu'à la mi 2014, des commémorations étant régulièrement organisées et médiatisées dans la période qui suit la disparition du Jésuite.

fabius - Oglio

Le coup d'envoi de cette campagne est lancé par notre ministre des Affaires étrangères en personne. Invité au Quai d'Orsay par Laurent Fabius, notre religieux à l'honneur et le privilège de pouvoir tenir un point presse de 20 minutes en sa compagnie[x]. Il le présente comme « une personne réputée » et « bien informée », et après ces propulsions louangeuses lui donne la parole. Ce coup de projecteur bienvenu lance la campagne médiatique. Le lendemain, 12 septembre 2012, il est interviouvé sur France inter[xi], et sur RTL[xii] par Yves Calvi, et des articles lui sont consacrés dans La Croix[xiii] et Le Parisien[xiv]. Le 24 septembre, deux blogs du journal Le Monde et de Médiapart[xv] annoncent la tenue de la conférence dans la salle des Fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris. Le 25 septembre, le Courrier International publie un long entretien (l'entretien n'est plus accessible que sur le site ConspiracyWatch[xvi]). Le 26 septembre, le quotidien gratuit 20 Minutes lui consacre un article, et il est longuement interviouvé sur la chaîne France 24[xvii]. Le 27 septembre l'Express lui consacre un article dans lequel il est présenté comme « la conscience de la révolution »[xviii]. Le 28 septembre, c'est Pélerin qui relaie ses positions appelant à armer l'opposition[xix]. Le 30 septembre il est longuement interviouvé par RFI[xx].

Laurent Fabius Receives Father Paolo Dall'Oglio - Paris

On voit que cette couverture médiatique se concentre autour de deux pics : le point presse tenu en commun avec Laurent Fabius au Quai d'Orsay au début du mois de septembre, et son second passage en France après une tournée en Belgique qui a culminé le 18 septembre avec la rencontre au parlement de deux vice-présidents de cette institution : Gianni Pitella et Isabelle Durant[xxi]. C'est à cette occasion, le 29 septembre, qu'il est invité par l'association Souria Houria, à tenir une conférence dans la salle des Fêtes de la mairie du XXème arrondissement de Paris.

Comme les médias ont l'habitude d'accorder une couverture massive sur plusieurs jours à certains événements, et qu'une fois le matraquage opéré, ils passent à autre chose pour ensuite n'en plus jamais parler, la plupart des gens qui suivent l'actualité dans les grands médias ont sans doute oublié cette fenêtre exceptionnelle dont a bénéficié le père Paolo. Quand on fait toutefois le bilan de cette couverture, force est de constater qu'aux alentours de ces deux dates, il était difficile d'échapper au personnage si on ouvrait un journal, allumait une station de radio, ou de télévision.

Il faut ajouter qu'il a été extrêmement bien traité par les médias cités. Pas une fausse note (comme dans le débat à l'Institut du Monde arabe du 24 février dernier) dans le concert de louanges et la diabolisation de Bachar el-Assad. Et si certains montrent tout de même un peu de retenue, la plupart prennent tout ce qu'il dit pour argent comptant et lui sont totalement acquis.

***

Alors que je suis en train de finaliser cette chronique, (mai 2013) je découvre que le père Paolo nous honore d'un troisième séjour, tout aussi engagé que les précédents, et tout aussi massivement couvert par les grands médias. Ses aventures seraient incomplètes si j'omettais ce nouvel épisode qui conforte ma démonstration.

Les affaires n'ont jamais si bien marché pour le père Paolo dall'Oglio. Depuis septembre 2012, il a eu le temps de roder et d'affuter son discours, mais surtout d'écrire un livre de témoignage sur sa perception des événements de Syrie. Ce livre, intitulé La Rage et la Lumière, coécrit avec Eglantine Gabaix-Halié[xxii] et édité aux éditions de l'Atelier[xxiii], est évidemment salué en ce moment par l'ensemble des médias qui de nouveau se bousculent pour l'entendre cracher son venin et faire la promotion du chef d'œuvre.

Le 1er mai il est interviouvé sur France info[xxiv] ; le 2 mai, en compagnie de Hala Kodmani sur France Culture[xxv] ; le 3 mai, par Armelle Charrier sur France 24 ; le 5 mai, sur France Inter, en compagnie de Jean-Pierre Filiu et Fabrice Weissman (deux des intervenants du débat truqué à l'IMA du 24 février) ; le 7 mai, dans La Vie par Henrik Lindell[xxvi]. Le 8 mai, le site Souria Houria publie le programme du père Paolo dall'Oglio lors de ce nouveau séjour en France[xxvii]. On y apprend que l'homme amorce une tournée à travers la France : le 16 mai conférence-débat au centre Sèvres à Paris ; le 21 mai, conférence-débat à Lyon organisée avec l'Hospitalité Saint-Antoine ; le 22 mai conférence-débat à Nîmes avec la librairie Siloë ; le 27 mai, conférence-débat organisée par Souria Houria à Paris ; le 28 mai à Strasbourg, rencontre à la librairie Kleber. Le 9 mai, Pèlerin fait paraître les bonnes feuilles de son livre témoignage, accompagné d'un portrait idéalisé.

Vraiment, l'histoire du père Paolo a tout d'une success story ; alors que, comme nous le verrons plus loin, toutes les autorités chrétiennes de Syrie qui contestent la version officielle sont totalement passées sous silence ou gravement diffamées, lui à chacun de ses passages est accueilli par les grands médias français (renommés comme chacun sait pour leur intégrité et leur indépendance), comme le messie, et traité comme tel. Ce troisième passage en France confirme de façon éclatante l'impression laissée par ses deux premiers séjours en septembre 2012.

Le discours du père Paolo

Au-delà de la couverture médiatique exceptionnelle dont il a bénéficié à chacun de ses passages, est du plus haut intérêt la teneur des discours du père Paolo Dall'Oglio. Si l'homme est souvent vague et dur à suivre, si l'on y prête attention on s'aperçoit que son discours s'articule autour d'un nombre de positions constant, qu'il défend à chaque fois de la même façon. Pour être plus précis, son discours colle toujours remarquablement à la version officielle des médias occidentaux de la zone OTAN.

Comparaison avec les « négationnistes »

Presqu'à chacune de ses interventions, le père Paolo utilise ce que Viktor Dedaj appelle des « tazzers idéologiques »[xxviii]. Un tazzer idéologique est un argument dont la fonction est de rendre tout débat impossible en plaçant son contradicteur devant des accusations d'une telle gravité qu'elles peuvent le foudroyer psychiquement et le rendre impotent dans le débat subséquent.

En l'occurrence le père Paolo n'hésite jamais à brandir le tazzer idéologique suprême à savoir l'accusation de négationnisme et la comparaison avec la version officielle du génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale : ceux qui remettent en cause la version officielle des sanglants événements de Syrie (c'est « Bachar » et ses miliciens qui assassinent en masse leur propre peuple en n'hésitant pas à recourir aux moyens les plus sales et les plus répréhensibles), sont les mêmes que ceux remettant en cause la version officielle de cet événement. L'Expressrapporte ainsi : « Il évoque pêle-mêle le Réseau Voltaire et les responsables ecclésiastiques chrétiens ou musulmans qui, selon lui, donnent la parole religieuse au mensonge d'Etat, nient la révolution et la réduisent à un fait de sécurité liée au terrorisme. C'est un négationnisme incroyable, ajoute-t-il, qui est le fait d'identitaires à l'extrême-droite et d'anti-impérialistes à gauche. Ceux qui ont nié la Shoah nient la révolution syrienne ! [xxix]» On retrouve la même position dans l'entretien publié par le Courrier International : « Dans le fond, il n'est pas étonnant que les derniers alliés objectifs du régime syrien soient ceux qui ont toujours nié le génocide du peuple juif et, aujourd'hui, nient la révolution du peuple syrien. » et dans La Libre Belgique[xxx] : « Je voudrais savoir aussi pourquoi les tenants en Europe du négationnisme de la Shoah, parmi les traditionalistes catholiques extrêmes, anti-impérialistes et antiaméricains, alliés aux anticapitalistes et staliniens, sont aujourd'hui du côté du négationnisme syrien et sont sensibles à la sirène Agnès  » (Mère Agnès-Mariam de la Croix). Je me souviens très bien par ailleurs que le père Paolo avait fait cette comparaison lors de la conférence du 24 février à la mairie du XXème, et qu'un membre clé de cette association, quand j'avais prétendu débattre avec eux à la Fête de l'Humanité, avait usé de ce même tazzer.

Inversion de la réalité, dénonciation des mensonges des pro el-Assad et théorie du complot

Le père Paolo semble également profiter du fait que dans nos sociétés du spectacle d'Europe et d'Amérique du Nord, existe un second tazzer idéologique qui peut s'avérer très efficace, quoiqu'à force de mensonges il tende à s'émousser. Sa propagation dans les médias et, par ricochet, dans les conversations quotidiennes remonte à peu près aux attentats du 11 septembre 2001, il s'agit du concept de théorie du complot. Comme la comparaison avec les révisionnistes de Nuremberg, c'est une accusation que l'on profère généralement dans le but de couper court à toute conversation, de l'empêcher souvent ne serait-ce que de commencer. Pour étayer sa comparaison avec les révisionnistes de Nuremberg, le père Paolo énonce fréquemment que ceux qui doutent de la version médiatique des événements de Syrie errent perdus dans un labyrinthe de mensonges et de complots : « Nous faisons face à un mensonge, selon lequel il n'y a pas de révolution, mais la Syrie qui se défend contre un complot saoudien, sioniste ou occidental, et lutte contre le terrorisme islamique.[xxxi] » « (Dans les médias du pouvoir syrien) les théories du complot les plus diverses circulent. On parle d'une grande entente entre les États-Unis, Israël, al-Qaïda, les salafistes, les Frères Musulmans et la Ligue arabe, dans le but d'abattre le dernier État arabe qui n'a pas encore capitulé face au projet sioniste et n'a pas renoncé à combattre l'impérialisme… Il est évident qu'à ce niveau-là, il est difficile de discuter.[xxxii] »

Les prises de position de ce genre abondent, pour ce point je me borne à ces deux citations.

Evolution de son discours entre septembre 2012 et mai 2013

Son troisième séjour en France me contraint d'actualiser mon analyse. Les quelques mois qu'il a passé hors de France n'ont visiblement pas fait de bien au père Paolo dall'Oglio, qui atteint désormais des sommets dans les délires haineux et négationnistes.
Avec le temps le discours du père Paolo s'est radicalisé, comme si, constatant les boulevards qui lui sont ouverts par tous les médias officiels de la zone OTAN, l'impunité totale dont il bénéficie dans l'étalage de ses mensonges, de ses calomnies, et de ses incitations à la haine, il pouvait à présent tout se permettre. Peut-être aussi l'homme est-il furieux de constater que la situation sur place ne se décante guère, que ce régime qu'il déteste continue de tenir, ce qui retarde d'autant son retour à Mar Moussa.

Poursuivant sa folle fuite en avant, le père Paolo va à présent très, très loin dans ses prises de positions. Les mercenaires islamistes liés à al Qaida ? « Dans mes échanges avec eux, j'ai reconnu des hommes et des femmes qui ont une passion religieuse, un sentiment religieux que je partage. Ce sont des gens enragés mais épris de justice. Ils se sentent collectivement persécutés, attaqués et niés. Du coup, ils sont dans une psychologie d'hyper réactivité victimaire qui les amène à commettre des crimes. » La timidité des prises de position de l'Eglise catholique de Syrie ? « J'ajouterai qu'il y a de la corruption politique, sexuelle, qui se cache derrière la soumission au pouvoir. Cela fait partie d'un système de cooptation par soumission à un système autoritaire. » Les chrétiens qui ne partagent pas son point de vue ? Ce sont des «  islamophobes chrétiens ». Peut-on dialoguer avec Bachar el-Assad ? « Auriez-vous accepté de dialoguer avec Hitler en 1944 ? » Le terrorisme en Syrie ? « Je propose de se passer du mot  » terrorisme « . Il faut utiliser  » révolutionnaire. » Le possible usage des armes chimiques par el-Assad ? « Comment ne pas y croire ? Si quelqu'un peut envoyer des missiles balistiques qui enlèvent un hectare de ville, si quelqu'un peut envoyer des bombes sur la population syrienne sans état d'âme, pourquoi aurait-il un problème pour utiliser des armes chimiques ? » Il ose dire ça, alors qu'il est à l'époque avéré que des combattants du Front al-Nosra ont utilisé des armes chimiques contre des civils syriens dans un village de la banlieue d'Alep[xxxiii].

Bilan sur les éléments de langage

Comme je le suggérais en introduisant ces leitmotivs de ses discours et réparties, il est manifeste que le père Paolo n'y exprime pas une opinion personnelle, mais qu'à l'évidence, il relaie de manière systématique des éléments de langage copiés collés des argumentaires des médias de la zone OTAN. Il ne s'en écarte jamais, et je pourrais entrer beaucoup plus dans le détail. L'indice le plus significatif de cette coïncidence me semble cette finesse avec laquelle notre prélat, qui ne s'occupe que d'affaires syriennes depuis 30 ans, relaie l'argumentaire pointant l'association entre extrême droite et extrême gauche dans la dénonciation dans la version officielle martelée en zone OTAN, qui est une construction des médias commerciaux français pour discréditer tout point de vue un peu différent (ce fameux mythe des rouges-bruns, popularisé par des propagandistes, comme Ornella Guyet, et ou des agents d'influence, comme Bernard-Henry Levi). C'est typiquement le genre d'argument qui ne peut que lui avoir été soufflé, et qu'il relaie sans vérifier, inconsciemment ou sur commande.

A suivre

François Belliot

22 février 2015

Un débat truqué à l'Institut du Monde arabe http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/

[i]Frédérique Calendra a signé en juillet 2001 l' « Appel pour une Syrie libre », lancée par l'association Urgence Solidarité Syrie. Cet appel a été signé par des partis politiques et des associations (LDH, PC, PS, PG, EELV, ATTAC, CAP21, MRAP, UJFP), et des personnalités politiques comme François Hollande, Daniel Cohn-Bendit, Noël Mamère, Marie George Buffet. Urgence Solidarité Syrie est alliée avec l'association Souria Houria, et a participé plus récemment à la Vague Blanche.

[ii]Le parallèle entre la crise syrienne et les cas tunisiens et égyptiens est grossier et infondé. Pour comprendre comment la révolution dans ces deux derniers pays a été manipulée et détournée en faveur d'intérêts étrangers, je renvoie au livre de Mezri Haddad, la face cachée de la révolution tunisienne (éditions Apopsix, janvier 2012)

[iii]http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/02/24/les-yeux-ouverts-sur-la-syrie_1648060_3232.html

[iv]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php

[v]http://arretsurinfo.ch/syrie-comment-les-medias-francais-intoxiquent-lopinion-publique/

[vi]http://www.pelerin.info/index.php/L-actu-autrement/L-actu/P.-Paolo-Dall-Oglio-La-parole-se-libere-en-Syrie

[vii]http://www.rue89.com/2012/01/08/entre-damas-et-homs-un-monastere-syrien-pris-dans-la-revolution-228175

[viii] http://www.rmc.fr/editorial/258372/syrie-des-religieux-chretiens-font-de-la-resistance/

[ix]http://www.lepoint.fr/monde/c-est-mon-cadavre-qui-quitte-la-syrie-affirme-le-pere-paolo-14-06-2012-1473402_24.php

[x]http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/syrie/la-france-et-la-syrie/evenements-4439/article/entretien-de-laurent-fabius-avec-101537

[xi]http://www.franceinter.fr/emission-le-56-paolo-dall-oglio-syrien-de-coeur-le-monde-nous-a-abandonnes

[xii]http://www.rtl.fr/video/emission/le-choix-de-yves-calvi/le-pere-dall-oglio-sur-la-syrie-il-faut-un-engagement-radical-du-pape-7752382948

[xiii]http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Le-P.-Paolo-Dall-Oglio-recu-au-Quai-d-Orsay-_NP_-2012-09-12-852586

[xiv]http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/le-monde-nous-a-abandonnes-12-09-2012-2160824.php

[xv]http://blogs.mediapart.fr/blog/nadia-aissaoui/240912/rencontre-debat-avec-le-pere-jesuite-paolo-dalloglio-sur-la-revoluti

[xvi]http://www.conspiracywatch.info/Syrie-le-pere-Paolo-Dall-Oglio-contre-la-theorie-du-complot_a937.html

[xvii]http://www.france24.com/fr/20120925-Syrie-conflit-guerre-sunites-alaouites-monastere-religion-chretiens-catholiques-musulmans

[xviii]http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html

[xix]http://www.pelerin.info/L-actu-autrement/L-actu/Pere-Paolo-Dall-Oglio-Il-faut-armer-l-insurrection-syrienne

[xx] http://www.rfi.fr/emission/20120930-1-syrie-grand-entretien-le-pere-paolo-dall-oglio

[xxi] http://www.europarl.it/view/it/press-release/pr-2012/pr-2012-September/pr-2012-Sep-22.html

[xxii]Eglantine Gabaix Halié a séjourné de 2004 à 2006 au monastère der Mar Moussa, et c'est elle, déjà, qui avait prêté son assistance au père Paolo pour la rédaction de son premier ouvrage : « Amoureux de l'Islam, croyant en Jésus »

[xxiii] http://www.editionsatelier.com/index.php?ID=1018756&contID=1015271

[xxiv] http://www.franceinfo.fr/monde/les-choix-de-france-info/paolo-dall-oglio-les-syriens-ont-besoin-de-nous-972151-2013-05-01

[xxv] http://www.franceculture.fr/emission-l-invite-des-matins-hala-kodmani-et-paolo-dall-oglio-2013-05-02

[xxvi] http://www.lavie.fr/actualite/monde/paolo-dall-oglio-un-pretre-engage-pour-la-revolution-en-syrie-07-05-2013-39963_5.php

[xxvii] http://souriahouria.com/un-temoignage-inedit-sur-la-syrie-paolo-dalloglio/

[xxviii] http://www.legrandsoir.info/tasers-r-ideologiques-contre-une-gauche-automnale-l-hiver-s-annonce-rude.html

[xxix] http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/syrie-le-pere-paolo-dall-oglio-conscience-de-la-revolution_1166815.html

[xxx] http://www.lalibre.be/actu/international/article/761005/syrie-le-pere-paolo-appelle-a-ne-pas-se-resigner.html

[xxxi] http://www.lefigaro.fr/international/2012/08/16/01003-20120816ARTFIG00396-le-pere-paolo-croit-au-dialogue-entre-religions.php

[xxxii]www.aco-fr.org/Dossiers/syrie/2012_fev14_Dalloglio.pdf

[xxxiii]http://lavoixdelasyrie.com/data/?p=11889

Source: http://arretsurinfo.ch/chretiens-de-syrie-le-mensonge-organise-des-medias-francais/



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