Turquie : la purge du président Erdogan s'étend à l'enseignement et aux médias

Turquie : la purge du président Erdogan s'étend à l'enseignement et aux médias


Turquie : la purge du président Erdogan s'étend à l'enseignement et aux médias

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'un discours devant sa résidence à Istanbul, le 19 juillet.

Quatre jours après la tentative de coup d'État militaire en Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan amplifie les purges dans différents secteurs. Dès le lendemain du putsch manqué, le chef de l'État avait commencé le «grand ménage» afin d'éliminer le «virus» factieux de l'ensemble des institutions de l'État. Ainsi, 9322 militaires, magistrats, policiers font l'objet d'une procédure judiciaire, a déclaré le vice-premier ministre Numan Kurtulmus, sans autres précisions. Après l'armée et la justice, le président turc s'est attaqué ce mardi à deux nouveaux secteurs: l'enseignement et les médias.

Le Conseil de l'enseignement supérieur (YÖK) a ainsi demandé ce mardi la démission des plus de 1500 recteurs et doyens d'universités publiques et rattachées à des fondations privées après l'échec du coup de force contre le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse progouvernementale Anadolu. En parallèle, le ministère de l'Éducation a annoncé la suspension de plus de 15.000 de ses employés soupçonnés d'être liés au prédicateur Fethullah Gülen, accusé d'être derrière le putsch manqué et dont Ankara veut demander l'extradition aux États-Unis.

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De con côté, le Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) a annoncé ce mardi avoir retiré leur licence aux chaînes de télévision et de radio proches du prédicateur Fethullah Gülen. Dans un communiqué publié sur son site, le Haut-conseil indique avoir annulé «tous les droits de diffusion et licences délivrés par le RTÜK à toutes les organisations (radios et télévisions) (...) liées, en relation et soutenant le FETÖ/PDY», des acronymes désignant le mouvement de l'imam Gülen, en exil aux États-Unis. Cet ancien imam de 75 ans est un ex-allié du président turc devenu depuis son ennemi numéro un. Mais le prédicateur a réfuté dans un entretien lundi toute responsabilité. «J'ai toujours été contre l'intervention des militaires dans la politique intérieure», a-t-il assuré.

25.000 fonctionnaires suspendus

Jusqu'à présent, près de 25.000 fonctionnaires, dont des policiers et des enseignants, ont été suspendus ou démis de leurs fonctions dans tout le pays. Les fonctionnaires mis à pied ont été interdits de quitter le territoire. De plus, au moins 118 généraux et amiraux ont été placés en garde à vue, selon l'agence Anadolu, dans ce qui s'apparente à une importante purge au sein de l'armée. Vingt-six généraux et amiraux, dont l'ancien chef de l'armée de l'air, le général Akin Oztürk, ont été placés en détention préventive après avoir été inculpés, notamment, de «tentative de renversement de l'ordre constitutionnel» et de «tentative d'assassinat» du président Erdogan. Mais «l'écrasante majorité des Forces armées turques qui aime sa patrie, sa nation et son drapeau n'a absolument rien à voir» avec la tentative de coup d'État, a assuré l'état-major dans un communiqué. Les «traîtres» ayant pris part à «cette vilenie» seront «sanctionnés de la manière la plus lourde».

Le vice-premier ministre turc a lui aussi expliqué que le putsch n'avait «pas été soutenu par la chaîne de commandement» de l'armée. «Ce sont (les gülenistes) des forces armées qui ont fait le coup d'État. Il n'y a pas de différences entre eux et l'État islamique, a-t-il lancé. Mais «nous n'agirons pas comme ce gang de meurtriers. Nous agirons dans les limites de la loi», a-t-il assuré.

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Inquiétudes de la communauté internationales

«Nous allons les déraciner d'une manière telle que (...) plus aucun traître, plus aucune organisation terroriste clandestine, plus aucun groupe terroriste séparatiste n'aura l'audace de trahir la Turquie», a déclaré, pour sa part, le premier ministre Binali Yildirim, évoquant les partisans de Fethullah Gülen. Dans un exercice délicat d'équilibre, il a rejeté «tout esprit de vengeance» qui serait «absolument inacceptable dans l'État de droit», alors que la communauté internationale s'inquiète d'un déchaînement répressif en Turquie.

Suite à la tentative de putsch, Recep Tayyip Erdogan avait pourtant déclaré qu'il n'écartait pas le rétablissement de la peine de mort dans son pays, dans un entretien diffusé lundi sur la chaîne CNN. Une volonté intolérable pour la communauté internationale, et notamment l'Union européenne. Un pays souhaitant adhérer à l'UE «ne peut pas» rétablir la peine capitale, a mis en garde ce mardi François Hollande depuis le Portugal, comme l'avait fait avant lui la cheffe de la diplomatie européenne, Frederica Mogherini, ainsi que le gouvernement allemand.

Le compte Twitter du pape a plus de 30 millions d’abonnés


Le compte Twitter du pape a plus de 30 millions d'abonnés

En tête, les hispanophones et les anglophones

Twitter @Pontifex

Twitter @Pontifex

Le compte Twitter du pape François @Pontifex – en neuf langues – a atteint plus de 30 millions d'abonnés, a annoncé le site proche du Saint-Siège Il Sismografo, le 19 juillet 2016.

En tête, le compte hispanophone (39,89% d'abonnés) suivi du compte anglophone (31,92%). Les « followers » du pape en langue française représentent moins  de 2% du total (584 000). Le compte latin a aussi près de 600.000 abonnés et le compte arabe près de 300.000.

Le compte twitter papal avait dépassé les 10 millions en octobre 2013, près de sept mois après l'élection du pape argentin. Les 15 millions ont été atteints le 18 août 2014 et les 20 millions le 12 avril 2015.

Les messages sont publiés en neuf langues (anglais, italien, français, allemand, arabe, polonais, espagnol, portugais, latin) et sont tirés généralement des interventions publiques du pape.

Le dernier tweet date du dimanche 17 juillet : « N'oublions pas les personnes âgées et les malades qui souvent restent seules l'été, et peuvent se trouver en difficulté. 

JTK

Le pape nomme les membres du nouveau Secrétariat pour la communication - La Croix

Le pape nomme les membres du nouveau Secrétariat pour la communication - La Croix

Le pape nomme les membres du nouveau Secrétariat pour la communication

Le nouvel organe créé dans le cadre de la réforme des moyens de communication du Saint-Siège a désormais ses membres, nommés mercredi 13 juillet par le pape François, dont le patriarche maronite.

Pape François, 6 juillet 2016 / GABRIEL BOUYS/AFP

Après avoir changé de porte-parole, le pape François poursuit la réforme des moyens de communication du Saint-Siège en complétant la formation du Secrétariat pour la communication.

Ce nouveau dicastère (équivalent de ministère) de la curie romaine, créé il y a un an et dirigé par l'influent Mgr Dario Vigano, a désormais ses membres attitrés. Le pape en a nommé quinze mercredi 13 juillet.

La composition reflète un souci de représentation géographique. Les évêques nommés proviennent en effet des cinq continents, comme le patriache maronite Béchara Boutros Raï, venu du Liban, ou Mgr John Njue, archevêque de Nairobi (Kenya), le seul africain.

Le cardinal birman, Charles Maung Bo, créé par le pape au consistoire de 2015, représente l'Asie ainsi que l'évêque vietnamien, Mgr Pierre Nguyen Van Khan. Autre cardinal créé par François, Mgr Chibly Langlois, évêque d'Haïti, représente les Amériques ainsi que le cardinal de Curie, l'Argentin Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales.

Européens en nombre

Les Européens siègent en plus grand nombre. Le pape François a ainsi nommé l'évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, qui fut actif dans la communication de l'épiscopat français et siégeait déjà dans l'ex-Conseil pontifical des communications sociales. Il siégera aux côtés de l'archevêque de Dublin, Mgr Diarmuid Martin, de l'archevêque de Vilnius, Mgr Gintaras Grusas, de l'archevêque de Cadix, Mgr Ginés Ramon Garcia Beltran, et d'un évêque auxiliaire de Lisbonne, Mgr Nuno Bras da Silva Martins.

Le pape a nommé également deux Italiens proches de lui, le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, et l'évêque d'Albano, Mgr Marcello Semeraro, le secrétaire du 'C9', le conseil entourant le pape pour la réforme de la Curie.

Trois laïcs, dont deux femmes

Trois laïcs siègent aussi dans le nouveau dicastère. Une consultante de l'épiscopat américain, Kim Daniels, un universitaire allemand spécialiste de l'éthique des media, Markus Schächter, et une experte espagnole en communication, Leticia Soberon Mainero, qui participait déjà aux travaux de l'ancien Conseil pontifical pour les communications sociales.

Ces nominations surviennent au moment où les moyens de communication et médias du Vatican (radio, télévision, presse, internet,..) font l'objet d'une rationalisation dirigée par Mgr Vigano.

Sébastien Maillard (à Rome)



JTK