http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/revue-de-presse/charlie-hebdo-par-sympathie-pour-les-victimes-faut-il-honorer-les-caricatures-antichretiennes
Charlie Hebdo: par sympathie pour les victimes, faut-il honorer les caricatures antichrétiennes ?
L'attentat contre Charlie Hebdo aura suscité une saine réaction d'indignation. L'hommage national porté aux victimes est parfaitement légitime. Rien ne saurait justifier cet attentat et les diverses théologies d'occasion (je n'ose dire: de comptoir) qui le justifient constituent des faux-nez de la rancune et de la vengeance… Il faut même saluer la dignité de l'Eglise parisienne qui n'a pas hésité à sonner le glas pour de victimes peut-être éloignées du christianisme. Mais il semble que pour certains clercs il faille en faire plus. Parce que des caricaturistes sont morts dans une mort atroce, il faut forcément trouver des qualités aux caricatures du journal. Je parle bien de celles qui visaient le Christ et la foi catholique. Curieusement, les seules caricatures qui font rire nos clercs ne sont pas celles qui visent l'Islam…
Il y avait évidemment le site de la revue Études, qui titre: « Nous sommes Charlie » (passe encore), mais le contenu interroge quand même:
Nous avons fait le choix de mettre en ligne quelques caricatures de Charlie Hebdo qui se rapportent au catholicisme. C'est un signe de force que de pouvoir rire de certains traits de l'institution à laquelle nous appartenons, car c'est une manière de dire que ce à quoi nous sommes attachés est au-delà des formes toujours transitoires et imparfaites. L'humour dans la foi est un bon antidote au fanatisme et à un esprit de sérieux ayant tendance à tout prendre au pied de la lettre.
Outre une justification douteuse, Études rajoute un couplet qui, sans précision, pourrait conduire au relativisme: « au-delà des formes toujours transitoires et imparfaites ». Ce n'est pas parce que certains éléments sont transitoires (la hiérarchie ecclésiale, les sacrements) qu'il faille automatiquement se projeter dans une Église désincarnée, inconsistante, sans fond et sans forme, épousant les dernières causes à la mode, comme beaucoup de clercs se sont plu à le faire avec les résultats que l'on connaît: effondrement de la pratique religieuse, diminution des vocations, affaissement des moeurs… Une autre question nous vient à l'esprit: la Crucifixion, dont on peut rire, comme on le voit sur la photo, cela fait donc partie des « formes transitoires et imparfaites » ? Cela ne mérite-t-il pas une réflexion plus sérieuse ? Que les représentations chrétiennes aient pu évoluer est une chose, mais la Crucifixion est professée dès l'origine du christianisme (Saint-Paul a bien écrit que le Christ que nous prêchons est un « Messie crucifié ») et toute caricature touchera forcément le fond… Et le pape représenté en tenue légère ? S'agit-il vraiment de rire de l'institution ? Il semble que cette facilité relève plus de la vulgarité que de l'humour… Cette vulgarité n'a pas coûté grand chose à Charlie et n'a pas mis en cause son existence (physique ou financière), à la différence des caricatures de Mahomet et de l'Islam, pour lesquelles Charlie a payé le prix de sa liberté. Mais, étrangement, Études ne publie pas les caricatures à l'origine de l'attentat. Peut-être parce que le site de la revue Études est lu dans les pays arabes ? Comme pour le PSG, il ne faut donc pas blesser (omission dans les versions arabe et indonésienne du site du PSG de la référence « Je suis Charlie »)… Simple hypothèse de notre part.
De même, on apprend qu'un un prêtre du diocèse de Lyon a « ri… devant certaines caricatures du catholicisme »:
le P. Luc Forestier, qui, bien que n'étant « pas lecteur habituel de Charlie Hebdo », reconnaît « bien volontiers avoir souvent ri devant les dessins concernant certaines réalités politiques de notre pays, mais aussi devant certaines caricatures du catholicisme ».
Drôle de leçon pour cette semaine qui ébranla la France ! Honnêtement, on pouvait davantage réfléchir… En gros, ce qu'il faut retenir de ces derniers jours, c'est le droit de rire du Christ et de son Église de la part des catholiques… Il s'en faut de peu pour que cela devienne un devoir… Les terroristes – il faut les appeler ainsi – n'étaient pas des lecteurs de Fideliter, de Riposte catholique ou même de Famille chrétienne. Il est vrai que les lecteurs de ces publications ne font de mal à personne – pas même à une mouche – et ne sont guère influents dans le brouhaha médiatique. Ira-t-on maintenant jusqu'à trouver des « semences de vérité » dans les caricatures du Christ ?
Envoyé de mon Ipad
Aucun commentaire :
Enregistrer un commentaire