«Pour une théologie de la communication», par le Fr Manuel Rivero O.P.
Marina Droujinina | 18/03/16« Le risque est de confondre « parler » et « communiquer ». Il peut y avoir abondance de paroles sans véritable communication », explique le Fr Manuel Rivero, O.P. dans cet entretien qui présente son livre : « Pour une théologie de la communication » (chez Parole et silence).Il fait observer que « le mystère de la Trinité constitue la source, le modèle et la finalité de la communication humaine appelée à devenir communion ».Zenit – Frère Manuel Rivero, à qui s'adresse votre livre? Comment est-il organisé?Fr Manuel Rivero – Ce livre sur la théologie de la communication se situe dans le contexte de la théologie pratique. Il s'agit de penser la présence et l'action de Dieu dans l'expérience de la communication. Aussi s'adresse-t-il aux théologiens et aux responsables de la formation catéchétique.Il comporte des chapitres théoriques (Trinité, Esprit-Saint, Christologie, Église …) et pratiques (actualisation des paraboles, récits de vie …) qui aident à penser la foi chrétienne dans le contexte de la communicationCela dit, il convient de souligner que de plus en plus des laïcs, croyants ou tout simplement chercheurs de Dieu, lisent des livres de spiritualité et de théologie qui leur ouvrent des chemins nouveaux en leur donnant des méthodes d'approche et de relecture du quotidien. Le théologien regarde le monde avec les yeux de Dieu.La théologie de la communication propose un regard illuminé par la foi et par la révélation divine transmise par la Bible. Il s'agit d'un élargissement du concept de raison qui comprend aussi la dimension spirituelle de l'homme, comme le rappelait le pape émérite Benoît XVI en évoquant l'apport du christianisme à la culture.Le pape François insiste beaucoup sur la culture du dialogue et de la rencontre: comment la communication peut-elle être au service d'une vraie « culture » de la rencontre? Qu'est-ce que signifie rencontrer une personne selon l'Évangile ?Ce livre sur la théologie de la communication aborde le dialogue à la suite de la Bible et de l'enseignement des papes, dont le bienheureux Paul VI qui voyait l'Église vivre le dialogue et la conversation comme un chemin de sagesse et de progrès dans la vérité. Nous sommes ainsi amenés à croire en la puissance du dialogue. Il faudrait pouvoir s'exclamer lors des malentendus et des conflits : « Je suis fatigué de communiquer ». Le dialogue représente un travail. Il convient aussi de dépasser la peur d'affronter l'altérité et les oppositions.Le risque est de confondre « parler » et « communiquer ». Il peut y avoir abondance de paroles sans véritable communication. Le dialogue part de l'écoute et du silence intérieur pour manifester les pensées et aboutir à l'amour suivant la vie de la Trinité elle-même : la sagesse du Père se manifeste par le Verbe – Logos en grec, mot qui donne « dialogue » en français – dans la communion de l'Esprit, Amour du Père et du Fils.Le mystère de la Trinité constitue la source, le modèle et la finalité de la communication humaine appelée à devenir communion.Des mots utilisés par Internet, Facebook en particulier, sont porteurs d'une histoire chrétienne : partager, icône, ami …La théologie de la communication accorde à la rencontre humaine une valeur sacramentelle suivant l'enseignement de Jésus lui-même : « Ce que vous avez fait au plus petit d'entre les hommes, c'est à moi que vous l'avez fait » (Mt 25, 40).Le baptême fait du laïc un consacré dans la signe trinitaire de la croix. Les rencontres humaines sont alors habitées par la présence sacrée du Père, du Fils et de l'Esprit. Si l'homme et la femme ont été créés à l'image de Dieu (Gn 1,27), les relations humaines sont appelées à devenir images des relations trinitaires : sans domination, dans le respect des différences, dans l'égalité de dignité et dans la perfection de l'amour réciproque qui crée l'unité.Ce livre présente aussi la communication de Jésus dans l'Évangile : l'Incarnation et l'inculturation, la proximité, les questions pièges, la communication avec les femmes, au repas …Jésus apparaît comme le parfait communicateur où la prière joue un rôle fondamental : personne n'est allé aussi loin que lui dans la relation avec Dieu, personne n'est allé aussi loin que lui dans la communication avec les hommes.Le saint pape Jean-Paul II présentait Jésus comme « le visage humain de Dieu et le visage divin de l'homme ». C'est en Jésus, que l'humanité rejoint Dieu que personne n'a jamais vu.Comment communiquer la miséricorde, selon le défi que le pape François confie à l'Église en cette année sainte extraordinaire? Quel est le lien entre communication et miséricorde?Il fut un temps où certains évêques parlaient de la difficulté de trouver les mots justes pour communiquer le contenu de la foi. En réalité, ceux qui vivent proches des réalités douloureuses et souvent marginales parviennent à utiliser les mots qui vont droit au cœur. Par exemple, si un évêque vivait une semaine dans un bidonville, je doute qu'il ait du mal à s'exprimer avec force et clarté.Avant d'être une affaire technique, la communication suppose « la sortie de soi », expression chère au pape François, pour rejoindre le malheur d'autrui avec non seulement des sentiments mais surtout des actions. C'est cela la miséricorde.En ce Jubilé de la miséricorde, le pape donne l'exemple d'une Église « en sortie » au service de l'humanité. Aussi va-t-il à la rencontre des malades, des prisonniers, des immigrés… Sans connaître l'informatique, il communique avec des millions de personnes de toutes conditions qui le reconnaissent comme un disciple missionnaire de Jésus-Christ.
مدونة الاعلام والاخلاقيات والاديان L'éthique n'est pas contemplative. Elle est l'exercice d'une morale pratique et vivante, en quête d'un point d'équilibre entre l'Amour et la Raison. Joseph Khoreich
«Pour une théologie de la communication», par le Fr Manuel Rivero O.P.
la tâche du journaliste n’était pas d’arriver premier, mais d’arriver mieux
JTK
Début du message transféré :
Expéditeur: ZENIT <info@zenit.org>
Date: 8 mars 2016 23:04:49 UTC+2
Destinataire: joseph khoreich <uciplb@yahoo.fr>
Objet: [08/03/16] La paix du pape François, rencontre avec des prêtres d'Argentine
Répondre à: ZENIT <info@zenit.org>
Presse catholique: servir la vérité des faits, par le card. Parolin
Marina Droujinina | 08/03/16
« Servir la vérité des faits » et « les personnes qui n'ont pas de voix » : c'est l'invitation faite par le cardinal Parolin à la presse catholique italienne, rapporte Radio Vatican.
Le secrétaire d'État du Saint-Siège est intervenu, samedi 5 mars, au congrès national de l'Union de la presse catholique italienne, qui avait choisi pour thème cette année : « Les défis du journalisme au temps du pape François ».
Le cardinal a souligné que « donner la parole à ceux que l'on n'entend pas » c'est la « mission la plus noble du journalisme ».
Il a également précisé que les mots n'étaient jamais « neutres » : ils « orientent la compréhension et influent sur les comportements ».
En citant les discours des papes Benoît XVI et François sur la communication à l'ère des réseaux sociaux, le secrétaire d'État a souligné que « sur internet, la tâche du journaliste n'était pas d'arriver premier, mais d'arriver mieux ».
Mgr Parolin a rendu hommage au rôle de l'Union de la presse catholique italienne dans le contexte du dialogue entre l'Église et le monde, voulu par le concile Vatican II.
Il a fait observer que l'une des tâches de l'Union est d'offrir une « vision chrétienne rénovée » de la communication : cet engagement « mettra en valeur votre laïcité et votre indépendance », toujours selon la même source.
Une messe d’action de grâce a été célébrée ce matin à l’église Santa Maria in Traspontina et une cérémonie d’adieux a eu lieu ensuite en la salle Marconi de la radio du pape.
Le P. Lombardi continue son service comme directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.
Il a insisté sur la prière pour «comprendre à quoi nous sommes appelés aussi nous, dans notre vie et avec notre service »: «Nous devons prier, et prier beaucoup : nous devons assumer l’attitude juste de la disponibilité, de la responsabilité, de l’espérance et de la confiance».
Bien que défenseur des ondes courtes, le père Lombardi estime qu’il est très clair « que les technologies de la communication ont ouvert de nouveaux espaces très importants, et aujourd’hui vitaux et prépondérants. Mais dans l’ADN de Radio Vatican, et de sa mission depuis les origines, et ensuite en particulier au temps de l’Église oppressée par les totalitarismes, surtout communistes », la priorité a toujours été « le service des chrétiens opprimés, des pauvres, des minorités en difficulté, plutôt que la soumission à l’impératif de la maximisation de l’audience, a rappelé le père Lombardi. Naturellement, la mesure de l’audience doit être prise en compte de façon adéquate, mais ce n’est pas tout. J’espère que cela ne sera pas oublié dans le futur, dans le discernement sur les évolutions de la communication vaticane. C’est un beau défi : comment vraiment prendre en compte les pauvres, comment combattre la culture de l’exclusion, dans le monde nouveau de la nouvelle communication ».
Concernant la restructuration en cours, le père Lombardi reconnaît que cette évolution est nécessaire, tout en rappelant que depuis les années 1990 Radio Vatican est pleinement entrée dans le monde de la communication digitale et du multimédia. « Nous n’avons plus seulement pensé à la production de programmes audio, mais nous avons aussi développé un grand site multilingue et la présence sur les réseaux sociaux. » Le père Lombardi est resté attaché à l’appellation « Radio Vatican », mais « en réalité nous n’étions plus une radio dans le sens strict du terme, nous étions devenus un important centre de production d’informations et d’approfondissement multilinguistique et multiculturel, qui diffusait son service avec les technologies et les formes les plus appropriées, pour rejoindre le public dans les diverses parties du monde : comme l’avait fait Pie XI avec Marconi (ndlr, lors de la création de Radio Vatican en 1931), en utilisant les technologies les plus innovantes de l’époque, comme nous nous le faisons aujourd’hui ».
Il exprime aussi ses regrets concernant la « grave désillusion » de nombreux Nigérians suite à l’abandon du projet d’émissions en langue hausa, une langue du nord-est du Nigeria. « Il m’a été imposé de suspendre ce projet, je me souviens que la préoccupation était que la radio « ne s’élargisse pas encore plus »… » «Pour moi ce fut une décision erronée, contraire à la compréhension d’une vraie nécessité humaine et ecclésiale, à laquelle nous pouvions donner une réponse modeste mais significative, d’attention et de soutien pour des populations pauvres et éprouvées », avoue le père Lombardi.
Il rappelle que malgré ses autres responsabilités, notamment la direction de la Salle de presse depuis 2006, la radio était restée sa « maison ». Il précise n’avoir jamais pensé à demander de quitter la direction de Radio Vatican. « C’est la mission pour laquelle mes supérieurs religieux m’ont invité à servir au Vatican. Je l’ai toujours considérée comme première et fondamentale, et je me suis toujours senti engagé à la fidélité au service des personnes qui m’avaient été confiées en premier. »